Les Passionnés du Malt

L'abus d'alcool est dangereux pour la santé
Respectez les règles de la dégustation : GOUTER et RECRACHER

Petit Blind d'avril 2008


Quatrième blind de l'année 2008. Comme à chaque fois, la liste est tirée au hasard, dans un thème bien précis. En voici le contenu, toujours dégusté en aveugle, sans savoir de quoi il s'agit.

 

Glen Elgin white horse for Japan 1995 - 43° : 85/100

Fiche technique détaillée

Antoine : 84.5/100
Nez parfumé, floral et fruité, avec de suite des arômes biscuités, de nappage de mille feuilles, de malt cuit, puis passe sur le malt vert. Il devient par la suite agrumes (citron, cidre) accompagné de touches végétales (gin, tequila) et un peu alcooleux. Encore du grain, du café chocolat, de la fraîcheur, chaud et salé. Sur la fin de nez, il présente des arômes savonneux, des fruits exotiques, de la barbapapa. La bouche est fruitée, avec du gras, de sel et des épices, des agrumes exotiques, un mélange de sucre et sel et comme le nez, présente un aspect végétal et cuit, sans oublier l’alcool. Plus expressif que le nez mais reste dans le même registre. Au fur et à mesure, de l’astringence se fait sentir, mais il se déséquilibre également. Boisé vert, malt vert et acidulé. La finale est un peu sèche, astringente, acidulée (citron) et végétale.

Jp : 87/100
Nez floral puis beaucoup de puissance se dégage, avec des arômes de colle et solvant. Puis du nougat, des odeurs herbacées, de l’anis estompé et de la fraîcheur. Le nez fini sur un panier à fruit, avec de la pomme, de la peau d’orange (pas le zeste). La bouche est sur la papaye, l’ananas en fruit sec, avec beaucoup de force qui protège les goûts. Il a plus de maturité qu’au nez. Il continue en longueur sur le bacon fumé qui donne un aspect salé / sucré d’une bonne facture. Puis la bouche revient sur le floral avec trop d’astringence. Il s’éteint trop vite en fait, manquant de panache..

Steph : 85/100
Nez alcooleux, dépotant pas mal. Colle, nougat, grain, légèrement médicinal et végétal, évoquant un peu du gin par moments. Parfumé, citronnelle, fruits exotiques ? change pas mal au fil des minutes. Un peu à la limite de l'agressivité mais très bon. La bouche est chaude, colorée, réconfortante. Très agrumique et fruitée (marmelade d'orange douce-amère, fruits exotiques ?). Pointe épicée qui se renforce au fil des minutes (gingembre, poivre blanc...). Légère amertume végétale, me fait un peu penser à du ginseng. Elle se déstructure un peu avec l'aération et devient un peu agressive et astringente, la finale tombe également assez vite.

Jean Michel : 83.5/100
Nez : Une première sensation citronnée, rapidement complétée par un joli malté/biscuité. De la puissance. Evoque un Lowland, mais sans "austérité". Un poil de poussière associé à un peu de sel. S'arrondit et s'enrichit encore avec le temps : gelée de coing, pommes vertes en cours de fermentation. Un nez qui n'en fait pas des tonnes, mais qui présente une belle variété de parfums, fondus avec beaucoup d'élégance. L'attaque est douce, sur la vanille. L'hypothèse "Lowland" est immédiatement balayée. Puis le fruit reprend sa place : fruits à chair blanche (brugnons blancs, poire) associés à la citronelle, mais toujours avec beaucoup de douceur, d'onctuosité. La sensation de multiplicité des parfums est moindre qu'au nez, mais l'ensemble reste très agréable. La finale est longue et légèrement végétale.


Macallan Scott's 1973/1999, 26yo - 47°: 88/100

Fiche technique détaillée

Antoine : 88.5/100
Nez fruité, sucré, sur des fruits jaunes (prunes, pomme cuite), mais aussi de l’orange confite, du citron confit. Il y a du sel, des arômes biscuités qui se mêlent avec des touches de nougat. J’y décèle encore de la vanille, un peu de crémeux (crème pâtissière), un voile de coco, mais encore du chocolat blanc style galac. Un léger voile de grillé et fumé (jambon grillé) englobe le tout. En fin de nez il y a de la réglisse, des fraises tagada et un peu d’exotisme. La bouche est grasse, macérée, épicée (gingembre) avec du sel et du poivre. Ensuite se présente de la crème épaisse et pâtissière, avec du malt grillé, des fruits exotiques (mangue, goyave) en biscuit. Puis quelques agrumes se placent (citron, orange), mélangées à des herbes aromatiques légères (thym) et un aspect végétal. La finale est sur les agrumes exotiques et un peu sèche.

Jp : 90/100
Nez sur des céréales, du miel, de la crème fraîche avec des framboises. Ensuite des spéculos sans sucre, de la tatin avec des pommes acidulées, voire tarte à la rhubarbe et réglissé. J’y décèle un trait d’eau de toilette bon marché. La fin de nez va vers les fruits de la passion. La bouche est super herbacée mais finit sur le caramel. Il y a une bonne dualité entre le végétal et le sucré.

Steph : 86.5/100
Le nez est un peu puissant et alcooleux, avec un petit côté "grain". Malt, nougat aux myrtilles, barre de céréales au chocolat et aux fruits. Vanillé, floral, agrumique, léger végétal (chlorophylle) et une certaine douceur "crémeuse". Excellent mais demande du temps. La bouche est elle aussi chaude et un peu alcooleuse, picotante voire agressive au début. Fruitée (agrumes juteux, fruits exotiques ? pomme presque eau-de-vie). Petites notes cacaotées douces-amères. Le corps est plutôt léger et fluide. Malgré un équilibre parfois limite et un côté par moments alcooleux voire légèrement tannique et astringent, ainsi qu'une finale qui tombe un peu vite, un très beau whisky qui se révèle plus complexe et riche au fil des minutes.

Jean Michel : 86/100
Nez : Que de parfums ! A la fois vineux/Sherry et boisé/vanillé. Floral et pâtissier. Evoque une pâtisserie orientale (corne de gazelle). Mêle l'alcool médicinal et le gingembre. J'ai le nez qui balance entre un flacon de friction de Foucaud, et une eau de toilette ambrée avec en vrac du menthol, de la lavande, des agrumes légers (oranges douces). Boîtes de Mogador (Thuya ?), bois de Santal. Très grande variété de senteurs boisées et épicées. L'attaque est avenante. D'abord douce, la bouche évolue sur les herbes aromatiques (romarin) et les fruits jaunes, mais nous laisse un peu sur notre faim, comme c'est souvent le cas lorsque le nez est exceptionnel. La finale, longue et gourmande, tire sur le caramel léger.


Longmorn 1973/2006, 33yo, G&M first fill sherry cask 3650 - 54°
: 93/100

Fiche technique détaillée

Antoine : 94/100
Le nez débute sur les fruits macérés, des fruits rouges macérés plus particulièrement, mais aussi cuits et acidulés. Il y a des arômes de vins cuits (pineau, Monbazillac, sauternes), quelques choses de lard fumé, de pruneaux cuits, de fumé (jambon), mais aussi de fruits à l’eau de vie (cerise, prune). J’y décèle encore de la sauce au vin, du viandé ; du cacao, du cappuccino. Magnifique, énorme. Salin, un peu de médicinal (bétadine) et du balsamique. Superbe nez. La bouche est fruitée, grasse, exotique. On retrouve les vins cuits, le viandé, le léger fumé. Il y a une légère amertume, mais l’équilibre est parfait avec une belle chaleur. Egalement un peu d’astringence. Ensuite un melting pot d’arômes se mélangent et représentent ce que nous avons trouvé au nez, tannique, vineux, fort et prenant. Un peu alcooleux, avec en plus du Kalua. La finale est légèrement astringente, fruitée, macérée et très longue.

Jp : 90/100
Pour résumer le nez, nous sommes sur de vieilles choses agréables.. Ballade dans un grenier, vieil alcool aux fruits oublié à la cave, rôti en sauce au vin du dimanche chez pépé. Il est aussi lacté, la peau du lait et il détient un côté gâteau / céréale. La bouche est veloutée, avec une acidité citronnée, ayant de la chaleur, agréable. C’est un sirop multi saveurs (caramel, fruits, viande blanche) avec beaucoup d’équilibre. Contemplatif.

Steph : 95/100
Nez avec un superbe fruité gourmand ultra-typé sherry, vineux, pruneaux, petits fruits rouges et noirs. Avec un léger tourbé fumé viandé appétissant, bacon grillé, rôti du dimanche des familles. Aussi des notes de vieux bouquins, de poussière, de fauteuil en cuir fatigué, de pièce fermée depuis des années qui révèle ses délicieux secrets au fil de son exploration. Un peu comme la découverte d'un trésor caché dans le grenier d'une maison mystérieuse aux milles promesses, excitant et fabuleux! Le sherry est également une évidence en bouche, et c'est du bon! Chaud, avec des notes un peu "sulphurées" au tout début. On retrouve ensuite la richesse du bouquet, l'immense fruité (liqueur de fruits rouges et noirs ouverte depuis des années), le léger tourbé fumé viandé appétissant avec une pointe animale cuirée. Des notes de vieux parfum, de pot pourri de fleurs fanées/séchées. Les tannins sont également présents, mais le boisé riche est superbement intégré sans la moindre astringence. Vraiment un énorme équilibre et une richesse presque indécente. Un whisky extraordinaire et succulent, un des meilleurs vieux speysiders typés sherry que j'ai pu déguster à ce jour. Quel dommage de le découvrir ainsi "après la bataille", à l'heure où sa diffusion est révolue...

Jean Michel : 92/100
Dès le départ, le nez annonce la couleur, celle d'un fabuleux vieux Sherry : Vieux pruneaux à l'eau de vie, sultanas. Une descente dans la bibliothèque de mes grands parents. Un mélange d'encaustique, de cuir tanné et de vieilles reliures. Et ce fruité/acidulé/alcoolisé/sucré que j'adore dans les vieux Glen Keith G&M, et qui évoque les cerises à l'eau de vie, les groseilles confites dans un sirop kirsché, ou encore, pour ceux qui connaissent, le Savignin à la Mirabelle des fêtes foraines. Avec le temps, s'ouvre sur des notes plus viandées de marinade douce. Comme la sauce du civet lorsqu'il a été préparé avec du Banyuls et un Collioure surconcentrés par la cuisson. Formidable équilibre entre le fruit et la viande, la concentration et l'acidité. Un nez formidable mais pervers : on est déchiré entre l'envie de s'y complaire et la tentation de contrôler (trop) rapidement si la bouche va concrétiser. L'attaque ne déçoit pas ! Très gourmande, elle passe la main à une bouche à la fois fruitée et vineuse, superbement fondue. Puis la puissance monte ; les 54% se manifestent pour la première fois. La bouche se fait plus grasse, plus veloutée, presque "confite", ouvrant la voie à une finale longue et persistante.
Un whisky contemplatif..


Longmorn 1963/1993, 33yo, G&M sherry - 40°: 87.5/100

Fiche technique détaillée

Antoine : 85.5/100
Nez fruité, sur les fruits francs (blanc, pêches blanches), avec de suite des fruits exotiques ( et les feuilles), quelque chose de fumé, grillé voire même viandé (jus de viande). J’y découvre des touches de sirop de figues, des arômes légumineux (poireaux) et de nature végétale, sans oublier un peu de sel et des épices (cumin). La bouche est huileuse, grasse, fruitée et fraîche, avec de l’exotisme fruité (mangue) avec celui des feuilles. Une légère amertume prend place, ainsi qu’un léger cacaoté lacté. Comme au nez, un aspect végétal, herbacé monte de plus en plus au fur et à mesure de la prise en bouche. En tout cas délicat. J’y trouve tout pareil, le léger viandé et fumé. Ensuite j’ai l’impression que la bouche se détériore sur la fin, avec les promesses du nez, non tenues, mais reste tout de même digne. La finale est fluide, sur les herbes exotiques.

Jp : 85/100
Nez qui débute sur de la poire encore jeune (dure) dans un sirop compoté, puis vire vers du légumineux, sur des petites carottes, du chou (de Bruxelles). Par la suite, il revient vers le sucré avec un sirop de sucre encore chaud. La bouche débute sur une première fausse note avec trop de délicatesse, presque aqueuse. Ensuite elle donne une touche tourbée qui me fait penser à du Bowmore. On se doute néanmoins qu’il n’est pas si timoré que cela, ne serait ce que par sa durée en bouche.

Steph : 93/100
Nez avec un superbe fruité gourmand (raisins mûrs / sherry, petits fruits rouges et noirs, figue, pointe citron / mandarine rafraichissante et avec aération aussi de notes exotiques...). Jus de veau aux petits légumes (petits pois, carottes, tomates) avec quelques herbes arômatiques. Pointe parfumée / florale. Vraiment un sublime bouquet, oscillant entre l'appétissant et le gourmand, riche et typique d'un vieux speysider "maturé" dans d'excellents fûts. En bouche on retrouve l'étonnant et excitant mélange entre un délicieux fruité sucré et un appétissant salé évoquant des petits légumes cuits au jus de viande (fond d'un jus de canard à l'orange)! Quelques notes animales, cuirées, une pointe de tourbe aussi? Un soupçon de cacao et de miel évoquant une barre de céréales au chocolat et au miel. La bouche est plutôt grasse, superbement orchestrée et équilibrée. Le tout donne un magnifique "old sherry speysider package" (m'évoque plus du refill sherry que du bourbon), dont on peut juste regretter la dilution maximale qui bride un peu ses arômes et sa finale.

Jean Michel : 86/100
Nez : On quitte l'exubérance du Longmorn 73/06 pour rejoindre des territoires plus "civilisés". Jolie dualité entre la tentative du Sherry d'imposer son velouté, et la franchise du fruit. Evoque un Cognac à l'adolescence, lorsqu'il a déjà commencé à prendre quelques épices du bois sans être écrasé par les tannins, et que les fruits de la première jeunesse évoluent sur des petites fleurs blanches. Puis évolue sur les petits légumes croquants qui accompagnent un navarin d'agneau (carottes, petits pois...). L'attaque est agréablement fruitée. D'une fluidité imparable, la bouche enchaîne sur la sucette au caramel "Pierrot Gourmand". Elle présente un velouté délicat, et se laisse très facilement boire. Sans être d'une complexité étourdissante, elle est toute axée autour de cette douceur gourmande, qui persiste tout au long d'une finale réconfortante et apaisante.
Jean Michel ayant eu l'opportunité de regoutter ce whisky mais cette fois ci en toute connaissance de "cause", voici ces notes et sa fiche après cette dernière : Le nez se montre beaucoup plus ludique qu'à l'occasion de la première dégustation. Démarre sur du miel léger, mêlé à un peu d'alcool à brûler. Puis je retrouve cet effet de balancier entre velouté et sécheresse : Cette fois, on a laissé des raisins secs se réhydrater dans de l'alcool de fruit, et on les croque joyeusement. C'est à la fois sec et fruité, et les pépins du raisin apportent un peu d'âcreté à l'ensemble. Puis le nez s'ouvre sur des notes à la fois plus suaves et plus citronnées, avec un petit côté "baba au rhum". Egalement un peu de "pétillant", qui accompagne des effluves de pommes fermentées. A présent, l'attaque me paraît très légère, presque aqueuse. Puis la bouche retrouve un peu de "pep's", mais sans retrouver l'ampleur du nez. Je retrouve la forte présence de sucette au caramel, mais également des petites piques fruitées et acidulées qui viennent titiller la langue de façon curieuse, comme les friandises acidulées en rubans rouges. Egalement quelques notes surprenantes de fumée, de tabac froid, qui m'avaient totalement échappées. Puis elle se fait végétale, avec une pointe d'amertume et d'astringence qui persisteront jusqu'à une finale un peu plate, légèrement savonneuse, qui finit sur un peu de fumée froide. 82.5/100

Fiche technique détaillée


Royal Brackla 1979/2004, 25yo, Strathblair collection - 46° : 84.5/100

Fiche technique détaillée

Antoine : 83.5/100
Nez qui débute sur une fraîcheur alcooleuse, du menthol, mélangé à de la banane, de la vanilline, des herbes exotiques légères, puis il passe sur un aspect médicinal (éther, alcool à 70°). Mais il y a également des arômes de pamplemousse ainsi que des agrumes en général et de l’acidulé. J’y décèle un peu de chocolat blanc, quelque chose de crémeux style bonbon caramel aux fruits acidulés. Un léger fumé se dégage aussi par la suite. Il faut le laisser venir en fait. La bouche débute sur un poil d’amertume, des épices assez fortes, un peu de sel et quelque chose d’acidulé sur un registre de fruits macérés (pêches aux vins et sucre). Une légère eau de vie sucrée s’en dégage. L’alcool est chaud et prenant, apportant du gras. Puis plus d’agrumes (oranges amères, clémentines), des arômes de 43 (alcool d’orange). La bouche a ensuite tendance à partir sur la fin en présentant des herbes. La finale est astringente, légèrement amère, avec un côté acidulé, voire herbacé.

Jp : 82/100
Nez sur des bonbons et de la fraîcheur. J’y trouve des notes de bananes haribo, de colliers de bonbons, de dragibus, de petit pimouss (bonbons crémeux). Il y a beaucoup de fruits mais manque d’endurance. La bouche est sur les légumes, la patate douce, la ratatouille. Il est bien équilibré mais je le trouve fatigué. Il est aussi boisé, un bloc de bois tendre en fait. Il se déguste toutefois bien.

Steph : 87/100
Nez qui débute par une bouffée alcooleuse médicinale, éther. Suivie d'une belle et franche expression fruitée (banane Pisang Ambon, agrumes). Vanillé, végétal (fraicheur de chlorophylle). Puissant, direct et franc du collier, un peu façon Cadenhead! Bon une fois le premier choc passé, mais son registre demeure quand même assez limité. Peut-être aurait-il fallu lui laisser plus de temps pour s'exprimer totalement ?... La bouche détient un délicieux fruité juteux, mêlé à une pointe épicée picotante et titillante (gingembre ?) "juste ce qu'il faut". Très belle fraîcheur végétale également (en phase avec la chlorophylle du bouquet). La finale est correcte et surtout originale et appétissante, elle m'évoque des légumes du sud à l'huile d'olive (ratatouille?). Manque un peu de complexité mais la bouche est très équilibrée et qu'est-ce qu'il se boit bien! A déguster un peu frais l'été en apéritif avec divers tapas, olives et tomates séchées ??

Jean Michel : 85/100
Nez : Démarre à fond sur la Banane Haribo. Mais est-ce que l'on va trouver autre chose ? Quelques agrumes (citronné). Bonbons acidulés (Arlequin, ananas). Très parfumé. Tellement acidulé/parfumé qu'il en évoque certains produits d'entretien ménager. Pas très complexe, mais j'aime cette exubérance. L'attaque est d'abord douce. Puis la bouche monte en puissance, toujours très acidulée, très gourmande. Les arômes sont bien fondus. Pas plus complexe que le nez, mais très guilleret. La finale est longue et toujours aussi savoureuse. Un whisky 100% plaisir qui présente une fantastique propension à se laisser boire !


Bowmore 1993/2002, 9yo, Strathblair collection - 44°: 82.5/100

Fiche technique détaillée

Antoine : 83/100
Nez médicinal, avec des herbes aromatiques à plein nez (thym, romarin et de Provence), en passant par des notes terreuses (sphaigne). Je ne suis pas très adepte de ce genre de whisky, enfin comme celui ci, trop sur les arômes décrits dessus. Puis vers la fin viennent enfin des agrumes (citronnés), un léger fruité ainsi qu’un léger viandé (viande cuite tombée dans les charbons du bbq). La bouche est épicée, salée, viandée et grillée (bbq), avec des herbes aromatiques, du fruit cuit avec de la viande. Puis quelques fruits exotiques se présentent, agrémentant la bouche, meilleure que le nez. Il y a aussi de la macération, de la cuisson. La finale est fruitée, terreuse et de beau panache.

Jp : 82/100
Nez très tourbé et herbacé (herbes aromatiques de Provence), avec aussi des aspects terreux, argileux, de vase. J’y décèle des arômes de charbon de bois, de BBQ, de cendre, le tout accompagné des fruits exotiques, tel ananas. Il est toutefois bien médicinal, il me débouche le nez. La bouche détient un aspect smecta (médicament) avec toujours cet aspect vaseux, fidèle au nez.

Steph : 87/100
Nez donnant un étrange mélange tourbé viandé et fruité, sucré-salé m'évoquant des brochettes de porc à l'ananas au BBQ. Citron et agrumes. Boisé vanillé, avec une belle fraicheur végétale et des herbes aromatiques. Excellent, gourmand et appétissant à la fois. La bouche est herbacée et végétale, finement tourbée, saline, épicée et fruitée. Des notes de cacao en finale. Manquant de complexité mais un whisky d'apéritif très sympathique, réussi et bien équilibré.

Jean Michel : 78.5/100
Nez : Bon, bin c'est fumé, quoi. Si ce n'est pas un Islay, c'est drôlement bien imité en tout cas. Beaucoup d'herbes de Provence, mais c'est un peu tout... Une pizza un peu triste avec juste de la tomate, du thym, et de l'origan. Chips au bacon. Béthadine. Me semble manquer de franchise. Un peu douceâtre. L'attaque est très douce, sucrée, maltée. La première sensation est un peu aqueuse. Les parfums sont sans surprise, tirant plus du côté des cendres froides et du feu de cheminée que des phénols médicinaux ou d'une ballade en bord de mer. Il lui manque soit cette franchise explosive qui fait passer les Laphroaig 10 ans, soit cette petite note fruitée qui me permet d'apprécier les jeunes Ardberg. Les parfums de tabac froid persistent longtemps en bouche, pour une finale longue, mais pas forcément savoureuse.

Glen Garioch 1967/1999, 32yo, The Bottlers cask 664 - 56,1°: 84.5/100

Fiche technique détaillée

Antoine : 86/100
Nez terreux, sucré et fruité, avec des herbes légères, un alcool très présent mais bien, puis de l’exotisme et de l’acidulé. Puis une déferlante d’alcool de grain, des épices légères (cannelle), avec du gras, du biscuité (biscuit aux fruits et crème pâtissière). Il y a également une touche métallique ainsi que des arômes de viande grillée sur un coulis de fruits très cuits et un peu de tanin. La bouche est d’alcool très fort, prenante mais j’aime bien ce genre de claque. Puis végétale, fruitée acidulée, fruits à l’eau de vie et du tanin, des épices légères. Explosif et bien sherry, mais un peu sec tout de même. Enfin j’y décèle du coco, un léger fumé (très), un léger sel (marin) et finalement gras tout de même. Le whisky est aussi un peu bouchonné mais très équilibré. La finale reste explosive, très sherry et très longue.

Jp : 84.5/100
Nez de grain, de sablés (gâteaux) avec des bonbons légèrement acidulés. La bouche est métallique, me fait penser à mes expériences de physique au lycée (cathode + anode). Elle explose littéralement. Chaude et puissante, elle attaque toute la bouche et pourtant elle est riche, gourmande (sur le fruit), finement salée. Elle détient également un côté lacté et un côté lessive.

Steph : 81.5/100
Le nez est puissant, alcooleux, picotant et même agressif, manque de fondu son équilibre n'est pas une réussite, puissance surprenante au vu de son âge. Céréale, colle, vanille, léger fruité, et surtout des notes franches de cannelle (cinnamon schnapps) qui ne me plaisent pas des masses. La bouche est puissante et chaude, voire brûlante, façon "arracheur de dents". Mais aussi un étonnant fruité acidulé (bonbons à la violette, fraise, citron / orange). Notes de bonbons / chocolats à l'eau-de-vie. Bien épicé et boisé, tannique et astringent. Une pointe de fraicheur végétale fait du bien en finale, mais cela ne suffit pas à me faire vraiment ce whisky trop déséquilibré par l'alcool et le bois. Meilleur avec un bon trait d'eau fraiche. Déception pour un Glen Garioch de cette période duquel j'attendrais beaucoup mieux...

Jean Michel : 86/100
Nez : Hmmmm (gourmand). Un nez exubérant comme je les aime. Grain. Acidulé. Exotique (ananas en boîte). Pâte à ballon et solvants divers. Chauffe un peu le nez, tout de même. Ca doit monter dans les degrés ! Puis les épices douces entrent dans le jeu : canelle, muscade, cardamome. Une touche métallique, comme de poser la langue sur la lame d'un taille-crayon (ah... vous n'avez jamais essayé ?). Avec le temps, des notes de viande rôtie aparaissent à leur tour. Trop bon ce nez ! Moins complexe et moins "politiquement correct" que le Longmorn 73/06, mais qu'est-ce que ça me plait ! L'attaque est explosive, chaude. Un peu trop, même. C'est pas pour les gamins ! La bouche est vineuse, très concentrée, opulente. Malheureusement, l'expression fruitée du nez est un peu écrasée par l'alcool. La présence du bois est également plus importante qu'au nez, avec quelques tanins. La finale est d'une belle longueur, et fait apparaître une touche marine. Dommage que l'alcool ne soit pas mieux dompté : on aurait titillé les 90..

Clynelish 1979/2000, 21yo, The Bottlers, refill sherry hog cask 8333 - 62,3°: 86/100

Fiche technique détaillée

Antoine : 85/100
Alcooleux, puissant, sont les premiers mots. Du bois humide, de l’humidité, du tanin, un peu de fermentation d’herbes (compost, foin). Puis de la colle, de la peinture (vernis), du médicinal. Il y a toutefois quelques petits fruits bien murs et aussi un peu pourri (poire blette, nèfle). Ensuite quelques arômes viandés se présentent, faisandés, de viande pourrissante, de plumes de poulet froid. Il y a aussi du sel, des épices (gingembre). La bouche est grasse, onctueuse, avec plein d’épices (piment, poivre) et sel, mélangés à plein de petits fruits rouges (cassis, fraise) macérés et cuits au sucre (mais avec l’amertume latente). Elle vire ensuite sur de l’alcool de fruits rouges. En fait très alcooleuse, mais fraîche, avec aussi un peu d’astringence et de sècheresse. Forte. La finale est astringente, longue, sucrée et tannique.

Jp : 85.5/100
Nez qui me fait penser à une ballade dans un marécage, avec de l’eau croupie, de la vase, voire des wc public. Ensuite il y a de l’herbe coupée qui fermente dans un conténaire, un caramel contre balancé par une pointe sucrée fraîche. J’y décèle encore des notes de boulangerie. Répulsif au début, peut être pour protéger un nez sweety. La bouche est chaude, épicée mais très savoureuse. Il y a du sirop, du sucre. Il serait excellent un soir d’hiver.

Steph : 89/100
Au nez l'alcool est bien présent et puissant. Une première image: "cahute dans le bayou", notes terreuses et herbacées, presque vaseuses, bois humide, comme la coque d'un bateau. Léger goudronné médicinal, notes iodées marines, seconde image de moules juste décrochées de leur rocher. Quelques notes fruitées percent difficilement (cerises à l'eau-de-vie un peu passées, confiture de vieux garçon, refill sherry un peu fatigué ?). Puissant et assez rebutant au début, se révèle ensuite plus riche et intéressant, expressif. La bouche est elle aussi puissante et chaude, avec une énorme montée en puissance un peu comme une forte marée. Avec un fruité plus riche qu'au bouquet (notamment de jolies notes d'agrumes citron + orange). un boisé épicé bien intégré. Des notes de légumes rôtis. Une étourdissante rétro-olfaction surprend par moments, et la finale... n'en finit tout simplement pas! Excellent et faisant preuve d'une richesse et d'une originalité surprenantes. Tout à fait le genre de whiskies qui à mon avis donne des impressions différentes et changeantes à chaque dégustation, et que l'on se prend tour à tour à adorer puis détester..

Jean Michel : 84/100
Nez : D'abord une bouffée alcoolique. Puis du caramel et un fruité un peu blette (nêfles gelées). Se développe ensuite sur des notes médicinales (goudron chaud) et maritimes (sable chaud et coquillages). Evoque également la feuille de tabac et le bâton de réglisse. L'attaque est surprenante de fraîcheur et de fruité, complétée par de la vanille légère. Puis la bouche gonfle, gonfle ! La liqueur met les papilles en feu. Les fruits se font plus lointains, les épices plus présentes (très pimenté). C'est bien de jouer avec les degrés, mais encore faut-il les maîtriser ! Une fois le feu dissipé, les notes maritimes reviennent, et on apprécie mieux une matière vraiment savoureuse, qui colle à la langue, et qui marque une finale longue, riche, épicée, immensément satisfaisante.

J'espère que cela vous a encore plus. Alors à la prochaine.

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