Les Passionnés du Malt

L'abus d'alcool est dangereux pour la santé
Respectez les règles de la dégustation : GOUTER et RECRACHER

CADENHEAD

Un des plus vieux embouteilleurs indépendants (seconde partie)

 

Bonjour à tous et tout d'abords des excuses, car la surprise annoncée n'a pas eu lieu. Notre invité, ou plutôt le fournisseur de notre invité a fait faux bon. Nous nous sommes vite retournés, ayant fort heureusement une multitude d'autres thèmes. Je ne pense pas d'ailleurs que ce changement ait été de moindre "valeur", bien au contraire.

Deuxième excuse, pendant le moi de Mai, il n'y aura pas de dégustation, car un voyage en Ecosse est prévu.. Nous vous retrouverons donc en Juin avec un compte rendu de voyage et avec le retour de notre ami Jean.

Voici donc CADENHEAD seconde partie; ou plutôt Cadenhead avec des fûts dont la distillation est plus récente que celle des bouteilles dégustées en première partie (fevrier 2007). A vous de voir et de vous faire une idée, mais le caractère est bien là, sans trop de changement de ligne. Enfin c'est aussi à vous de voir.

Nous voici donc encore une fois réunis dans notre antre, avec ce panel de whiskies sélectionnés par Jean Michel. En effet nous ou plutôt il a du faire un choix, car s'agissant de brut de fût, certainement parmi les plus violents du marché, les papilles allaient en prendre un sacré coup. Il fallait donc faire attention sous peine de ne plus rien ressentir sur la fin. 6 ont retenu son attention, plus un dernier pour après le repas, un petit rappel des anciennes distillations, si rappel il fallait.

Bon je sais, il en manque une (même deux), je sais pas où elles sont. Et ce soir, des amis de Paris nous ont rejoint. Des expatriés.

Discussion a bâton rompu, ou prises de notes en solo.. sans oublier la présentation faites des Whiskies de la soirée.

Encore notre Jean mi, on ne s'en lasse pas. Il est vrai que les description faites étaient aussi un petit cour sur chaque distillerie. Sans oublier les traditonnels amuses bouches et...

Le repas de la soirée, en l'occurrence une blanquette de veau avec ces pâtes fraîches.. et le dessert, mousse au chocolat maison. Rarrement goutté une aussi bonne et je suis connaisseur, pas de photo mince. Ben il faut garder le secret de fabrique quand même.

Et la tablée avant de vous laisser découvrir (enfin) les notes de dégustation.. bonne lecture.

L'ordre de dégustation fut le suivant :

image Dalmore 1989 Dalmore (The) 15yo, 1989-02.2005, CS - Bourbon barrel - 198 btls - 57,50°

Fiche technique détaillée

  • Antoine: 87.5/100
    Nez qui part sur un léger fumé, bien malté, avec donc plein de malt grillé, accompagné d’un beau fruité, sucré. Il y a un peu de caramel, de la chaleur, des épices et un peu de chocolat. J’y décèle également comme des arômes de vins blancs. En tout cas bel équilibre alcool / puissance. Encore un voile de poire, de cannelle saupoudré sur de l’orange et de la pomme. Un peu de tourbe et une légère vanille clôture le nez. La bouche quant à elle, est explosive avec plein d’exotisme, chaude , prenante, avec une multitude d’épices, une légère amertume et un poil d’effervescence. Elle détient une belle fluidité, un beau sucré et une puissance maîtrisée. Elle reste dans le même registre ensuite. La finale est dans la continuité de la bouche...
  • Stéphane: 90/100
    Superbe bouquet, légèrement tourbé, viandé, fumé (jus de viande rôtie, BBQ), avec des herbes aromatiques avec aussi un joli fruité agrumique. Epicé, picotant. La bouche est très en phase avec le bouquet et elle aussi excellente. Très beau fruité (orange, citron, exotique), cristallisé, mi-sucré mi-acide. Chaude et puissante, épicée / boisée "juste ce qu'il faut", picotante excitante, avec toutefois une pointe tannique un poil astringente. Elle joue un peu sur la corde raide niveau équilibre, mais ce whisky m'a vraiment beaucoup plu.
  • Vincent: 90/100
    Nez boisé, malté salé et épicé pour une bouche sur les fruits séchés et charnus (type fraise). Il y a un peu d’astringence, du sel également. Avec un peu d’eau il s’arrondit merveilleusement et s’équilibre.
  • Jean Michel: 81/100
    Nez : D'abord une bouffée alcooleuse (éther ?), qui suscite un mouvement de recul et fait craindre une expérience des plus austères. Rien d'étonnant à 57.5%. Puis le nez se fait plus conciliant, parfumé, poire fraîche et fleurs blanches, comme dans les jeunes distillats (étonnant à 15 ans !), eau de vie de prunelle. Puis les notes agrumiques dominent (citron, cédrat), soulignées par le gingembre : l'ensemble demeure très sec, très mordant, comme une eau de toilette du Coq de Guerlain. Frais comme du linge propre. Roses du jardin. Avec le temps, s'ouvre sur des notes plus marines (embruns, sel, sable chaud). Puis le bois s'exprime (sciure chaude, bois de santal, tanins) accompagné de quelques fruits secs (noisettes), et d'un poil de caramel. On finit par trouver pas mal de choses, mais au prix de combien d'efforts ! L'attaque est plutôt moins brûlante que le nez, l'alcool se montre mieux maîtrisé. Pas bien complexe à mon sens, mais pas désagréable, avec des notes de mandarines, et des oranges amères. Une goutte d'eau permet aux fruits compotés de se développer (compote de pommes), et à des arômes plus exotiques d'apparaître (eau de rose, lychee). Un peu de vanille accompagne l'ensemble. La finale est longue et parfumée, accompagnée d'une légère astringence.
  • Solmaz et Manu: ??/100
    Nez épicé, alcooleux avec une touche de guimauve, pour une bouche aussi sur les épices. Elle est explosive sans être agressive. Bien boisée également avec des touches de poires.
image Littlemill 1989 Littlemill 16yo, 1989-02.2006 °, CS - Bourbon Hogshead - 294 btls° - 59,70°

Fiche technique détaillée

  • Antoine: 82.5/100
    Nez qui débute encore sur ce fumé, ce viandé caractéristiques, avec aussi du malt grillé. Je pense que ce doit être la touche de Cadenhead. Ensuite un côté plus acidulé apparaît, avec des vins blancs liquoreux, du muscat, moscatel, avec une légère sensation alcooleuse. Il détient quelques touches herbacées, des fleurs macérées et exotique, pour un parfum sucré. La bouche est sucrée, légèrement alcooleuse, avec du malt grillé, un côté herbacé indéniable, mélangé à de l’exotisme de fleurs et fruits. Un peu alcooleux. La finale est chaude, exotique dans le même registre que la bouche..
  • Stéphane: 84/100
    Très gourmand avec ses franches notes de caramel, toffee, nougat, biscuits à la noix de coco, glace pistache. Aussi un peu côté viandé fumé, qui avec le riche sucré, m'évoque du porc caramélisé, des friands à la saucisse bien beurrés. Pas très complexe, un peu lassant à force, mais quand même ultra gourmand! La bouche est chaude, réconfortante. Léger fruité juteux, épicé (gingembre). Bel équilibre même si une certaine agressivité tannique est aux abois. Moins gourmande et riche que le bouquet, elle me déçoit un peu.
  • Jean Michel: 84/100
    Nez : La première sensation est toute de douceur, étonnante au vu de ses 59.7%. Sucre glace et vanille, pour un résultat très Chamallow. Egalement un peu d'amandes amères (parfum des pseudo glaces à la pistache) et de gin. Mie de pain fraîche (voire crue). Des notes cacaotées accompagnent un certain lacté/vanillé. Evoque un Alexandra. Egalement des petits fruits confits "cheaps" en cubes que l'on trouve dans les cakes bas de gamme. L'attaque est tout sur le sucre. La bouche est d'abord douce, puis une certaine chaleur monte, en même temps que les arômes se développent. Très grasse et sapide, elle remplit toute la bouche, et se développe sur la vanille et le sirop de caramel liquide, avec en contrepoint un équilibre assuré par un je ne sais quoi d'acidulé. On retrouve les fruits confits, accompagnés par un poil d'amertume (angélique de Niort). La finale est longue, grasse, sur les agrumes, avec une pointe d'amertume (pamplemousse).
  • Vincent: 77/100
    Nez difficile. J’y trouve du malt, de la vanille, du malt et doux. La bouche, même sensation difficile, pas d’expression. La finale est salée et épicée.
  • Solmaz et Manu: 83.5/100
    Nez herbacé, chocolaté, avec du nougat et un côté acidulé sur le citron. La bouche est chaude.
image Ben Nevis 1990 Ben Nevis 14yo, 1990-05.2005, CS - Sherry Butt - 720 btls - 66,10°

Fiche technique détaillée

  • Stéphane: 86/100
    Vraiment marqué par le sherry, avec de belles notes de fruits à l'eau-de-vie, pruneaux, cerises, kirsch. Aussi un petit côté tourbé viandé ? L'alcool est puissant. La bouche est chaude, l'alcool est puissant à la limite de l'agressivité. On retrouve les fruits à l'eau de vie du bouquet. Boisé, épicé, notes de cacao? Plutôt en digestif après un repas copieux! Une belle franchise avec forte typicité sherry, ressemble presque plus à une eau-de-vie de fruits âgée en fûts qu'à un whisky. Très bon mais on peut regretter un manque de complexité et d'évolution..

  • Antoine: 85.5/100
    Nez alcoleux, puissant, picotant avec aussi de la fraîcheur et des épices. Il y a des arômes acidulés de fleurs et fruits mélangés (citron, rose, coquelicot), intéressant. J’y retrouve un léger sucré quand on l’aère. Par la suite encore ce malt grillé. Puis des épices, du fruit se développant sur la fin, sur des biscuits, les fruits rouges et les eaux de vie. La bouche est sucrée, caramélisée, onctueuse avec plein d’épices, une légère amertume et un beau panel de fruits rouges. Tannique, vineux, très prenant avec une belle claque alcoolisée. La fin vire sur de la vanille (boisé) et du caramel. La finale est chaude, épicée et caramélisée.
  • Vincent: 82/100
    Nez qui développe sur le viandé à peine servi, avec du fumé, de l’effervescence. Puis du fruit, du malt et des épices. La bouche est fruitée, astringente et me rappelle une blanche.
  • Jean Michel: 83.5/100
    Le nez n'est finalement pas si brûlant que ça. Serais-je gagné par l'accoutumance ? Ne ressemble pas vraiment à un whisky. Démarre sur les distillats blancs "austères" (coing, abricot, marc de gewurz, folle blanche). Egalement de fortes notes kirshées. Puis les agrumes dominent (marmelade d'oranges amères, citrons confits). Doucement, le nez s'arrondit sur le malt grillé, les noisettes torréfiées, les épices douces (comme mettre le nez sur une tranche de pain d'épices frais). On anticipe du bois et des tanins. Egalement de belles notes de caramel au beurre, et des arômes viandés, cuirés. Finit par se montrer "presque" plaisant si on lui laisse le temps de s'ouvrir. En bouche, l'alcool emporte tout. Un vrai brûle gosier. Heureusement, la bouche se fait très salivante, diluant les 66.1%. On part alors sur des territoires étonnamment doux, dominés par la pomme caramélisée (tarte tatin aux pommes ?), la douceur du malt, et de la vanille. Un peu simple, mais pas indigent. La finale est marquée par une pointe d'amertume végétale et tannique.
  • Solmaz et Manu: 83/100
    Nez acidulé (fruits macérés) et boisé pour une bouche sur le chocolat, le viandé et les agrumes.
  • Jp: 88/100
    Nez sur une pureté minérale avec une puissance en saveurs alcoolisées. Raisins secs (muscat), un fort boisé et tannique, ainsi que beaucoup d'épices le caractérise. Toutes les senteurs sont puissantes. Il y a aussi du cuir, du cigare maduro humide. La bouche est encore une fois sur de la pureté avec des saveurs fruitées (cerise / prune) et un peu salée.
image Convalmore 1977 Convalmore-Glenlivet 26yo, 1977-07.2003, CS - Sherry Butt - 642 btls - 61,40°

Fiche technique détaillée

  • Antoine: 85.5/100
    Nez sur de l’alcool au tout début, puis il passe sur de la fraîcheur et de l’acidulé. Après arrive de la pomme, de la banane, des cerises et pruneaux à l’eau de vie. J’y décèle également un peu de lande et de fleurs des champs. L ‘alcool passe sans problème. Il y a encore sur la fin, des épices (cannelle), des arômes d’orange et de feuilles d’ananas. La bouche est sur le chocolat, les épices, les fruits acidulés avec un alcool prenant et chaud. Plein de punch et belle attaque vineuse, tannique, très sherry. La fin de bouche est sur de l’ananas et la finale dans le parfait prolongement.
  • Stéphane: 90/100
    Du fruit et du chocolat, le tout sur fond agréablement frais et végétal. Raffiné, sans la moindre agressivité mais manquant un peu de "peps" et de complexité. La bouche reprend vraiment bien le fruité chocolaté du nez, m'évoquant une fondue de fruits trempés dans du chocolat chaud, une pointe de tourbe et un léger viandé (légumes au jus de viande) très appétissant. Sur fond boisé et épicé très équilibré. Un régal! La bouche est vraiment un gros cran au-dessus du nez.
  • Vincent: 82/100
    Ouch, j’ai la même sensation que pour le Littlemill.. Dur dur, j’ai du mal à mettre des noms sur mes sensations.
  • Jean Michel: 88/100
    Nez : J'adore. Il y'a ces notes un peu artificielles de bananes Haribo, de bonbons Arlequin, à la fois douces et acidulées. Bonbon à l'ananas. De l'exotisme également (citronnelle, un peu de mangue, astringence de la banane verte). Noix de coco (un bon gros Bounty bien juteux). Egalement de la pâte d'amandes avec un bon coup de rhum dedans. Comme dans la tarte aux abricots de mon épouse. Bizarrement, je sens plus de vanille que de chocolat ou de raisins secs. Pourtant l'étiquette dit bien "Sherry" et pas "Bourbon"... Avec le temps une touche de café s'associe aux amandes, pour donner à l'ensemble un petit côté "Russe d'Artigarrède" hyper appétissant. Vraiment un très beau nez. L'attaque est très conciliante pour un whisky qui déborde les 60%. La bouche est grasse, chaude mais aucunement brûlante. Encore une fois, quelle maîtrise de l'alcool à ces niveaux là ! Plus difficile à analyser que le nez (mieux fondue ?), moins "ludique", elle allie d'abord des notes miellées et caramélisées, avant d'être dominée par la vanille et les amandes pilées (macaron). Puis la douceur des arômes est équilibrée par un poil d'amertume, comme dans une liqueur de noyaux. La finale est longue, gourmande, et généreuse, alliant douceur cacaotée et délicate amertume, comme dans une grosse portion de "Tiramisu" bien arrosée. Un régal.
  • Solmaz et Manu: 84/100
    Nez de cannelle avec des touches acidulées (colle) et mentholée. La bouche est sucrée, herbacée et épicée.
  • Jp: 90/100
    Nez détenant une touche lactée qui enrobe des fruits poivrés. Il a également des accents floraux (adoucissant) ainsi que des touches de sirop de pêches. La bouche est une merveille, d'une douceur sucrée qui coule sur la langue (fraise). Excellente finale. Une fin de nez sur de la tarte aux fraises.
image Caol Ila 1991 Caol Ila 15yo, 1991-09.2006, CS - Bourbon Hogshead - 318 btls - 56.30°

Fiche technique détaillée

  • Stéphane: 89.5/100
    Les premières minutes me surprennent par une petite explosion délicieusement fruitée de bonbons à l'orange, à la fraise! Puis au fil des minutes le tourbé viandé fumé (côtes de porc au BBQ) végétal classique de Caol Ila s'impose de plus en plus pour rendre le bouquet cette fois plus appétissant que gourmand. En bouche, on ne retrouve hélas pas le surprenant et délicieux fruité initial du bouquet, mais elle fait preuve d'un excellent "classicisme Caol Ila" avec ses notes franchement tourbées, végétales, épicées et salées. Sur fond finement boisé et cacaoté. Très belle fraîcheur et fluidité, superbe équilibre sucré-salé, un Islay de la meilleure tourbe!

  • Vincent: 87/100
    Nez tourbé et beurré avec une bouche dans le parfait prolongement..
  • Jean Michel: 89/100
    Le nez est puissamment marqué par la fumée et la tourbe, mais une fumée qui évolue avec grâce, légèreté, comme des branchages de sapins encore un peu verts sur un feu de broussailles. Les phénols sont également très contenus, plus sur la Béthadine diluée que sur le coaltar. Même les notes de poisson sont très classes, évoquant d'avantage un saumon délicatement fumé que le casier à poissons. Et puis que d'agrumes ! Une vraie claque au citron pur. Egalement de la banane au jus d'orange. Et une bonne dose de vanille. Un nez de grande classe, qui sort des sentiers (re)battus, et où l'alcool, encore une fois, ne se manifeste pas plus que ça. Seule fausse note, peut-être, ce petit effluve fromager qui se balade un peu. L'attaque est étonnamment douce (il est vrai que c'est le plus léger de la soirée...). La bouche poursuit sur cette douceur vanillée, accompagnée de petites notes de zest d'oranges. Et puis la grosse cavalerie arrive sans crier gare sous la forme d'une tornade de fumée et de tourbe, avec une touche de sel grisante, comme se faire gifler par les embruns, debout, au bout du ponton. Et ces parfums de fumée et de tourbe, on les garde longtemps, longtemps, en bouche pour une finale immense qui se termine sur la cendre froide.
  • Antoine: 84/100
    Nez fumé, tourbé, avec du caramel, des épices, des herbes aromatiques légères, ainsi que des herbes fermentées avec du sucre, puis du nappage à gâteau. J’y trouve encore de la crème pâtissière, des choux. Il est un peu alcooleux tout de même, et des arômes médicinaux (éther) apparaissent mais sont bien intégrés. La bouche est tourbée, sucrée, fumée avec plein d’épices, de la réglisse et de la chaleur. Un peu alcooleuse sans trop. Un beau sucré s’affiche et on retrouve le nappage du nez, les herbes aromatiques et enfin les herbes tout cour. La finale est herbacée, sucrée et toujours dans l’alignement de la bouche.
  • Solmaz et Manu: 90.5/100
    Nez tourbé et herbacé, pour une bouche tourbée.
  • Jp: !!!/100
    Nez agressif, piquant puis tournant vers des notes de clafoutis mais avec un retour rapide sur des solvants et du bois humide (mousse). J'y décèle quelque chose de lacté ainsi que des agrumes. La bouche est très " bowmorienne ", avec de la tourbe florale. Longue et puissante, bien présente donnant en plus un peu de chocolat et un petit côté salaison.
image The Glenrothes 1990 Glenrothes (The) 15yo, 1990-05.2006, CS - Sherry Butt - 582 btls - 59,50°

Fiche technique détaillée

  • Antoine: 87.5/100
    Nez alcooleux, picotant, sucré, avec des fruits acidulés (grenade, groseille), mais aussi avec une macération qui rend le fruit gras, presque confit et quand même un alcool bien présent. Le nez est vraiment onctueux, il me fait penser à une finition indéniable tellement les arômes sont distants du malt, mais réussi. Il y a également des touches florales (lavande, rose) pour agrémenter et rehausser encore ce fruit et ce sucre. Par moment il me fait penser à un coulis. J’y trouve encore du sel, du malt grillé léger (enfin), de la fraîcheur. Puis plus avant de la banane, de la goyave au sucre, des choux à la crème aux fruits, de la nèfle, du langan cuit au beurre et flambé. Enfin des touches de vanille sur le tout. Superbe nez. La bouche quant à elle, est grasse, sucrée, onctueuse, alcooleuse, avec du sel, des épices fortes. Je retrouve la macération grasse du nez ainsi que la touche florale, puis le sherry, le caramel, les fruits rouges. De même, du caramel très cuit et liquide avec l’amertume caractéristique. Il y a même une amertume de crustacé très étonnante. Ensuite il devient tannique tout de même sur la « finition ». La finale est légèrement tannique, sur le sherry et caramel. Dommage que l’amertume soit mal équilibrée quand même.
  • Stéphane: 87/100
    Pop corn au caramel! Fruits confiturés (groseille, cassis), avec lui aussi ce petit air finement tourbé viandé. Simple mais délicieux. La bouche est bien marquée par le sherry: vineux, pruneaux à fond. Boisé et épicé bien intégré, chaud, puissant mais très bel équilibre global. Un excellent whisky pour le digeo, dont on peut hélas comme les autres "sherry butts" dégustés ce soir là, que regretter le manque de complexité qui lui permettrait d'atteindre des sommets.
  • Jean Michel: 90/100
    Au-delà de sa belle robe ambrée, ce whisky attire d'abord l'œil par les larges jambes qu'il laisse sur le verre. Du gras et de la concentration en perspective. De fait, le nez est très vineux, extrêmement concentré, aussi sucré et sirupeux qu'un Drambuie. Il est tout orienté sur une trame terriblement gourmande qui associe du pop-corn sucré, des amandes rôties au sucre (comme les chouchous vendus sur les plages), du praliné. Egalement du chocolat pour petit déjeuner... Ce ne sont pas les arômes en soit qui sont étonnants (je les retrouve entre autres dans l'Edradour 10 ans de Signatory), mais l'intensité avec laquelle ils s'expriment ici confèrent à ce nez quelque chose de franchement atypique, surprenant. Simple, mais bougrement efficace. Cette gourmandise est soulevée de terre et maintenue en lévitation par 59,5% d'un alcool qui se met au service du plaisir, sans agression aucune. Les arômes boisés sont également bien présents : Sciure chaude, comme lorsque l'on passe devant une scierie industrielle, boîte à cigares, caramel au beurre, confiture de lait (dulce de lecce). Puis les épices entrent dans la danse : gingembre, chocolat noir au piment d'espelette. L'oxydation ferait presque apparaître quelques agrumes (confiture d'orange sur un toast grillé). Mais je m'emballe peut-être.
  • Vincent: 90/100
    Nez beurré, sur des arômes de pop corn US, des arachides ainsi que bien boisé. La bouche est vineuse et excellente.
  • Solmaz et Manu: 87.5/100
    Le whisky est sucré et boisé.
  • JP: !!!/100
    Nez de sherry, lacté et de noisette, caramel. La bouche a un arriéré salé mais un fort fruité envahit la bouche. Tarte aux pommes chaude.

Le dernier de la soirée, après le repas, a concerné un Aberfeldy 1975 que certains d’entre nous avaient déjà dégusté. Vous trouverez les notes ICI.

Par contre Stéphane et Jean Mi ce sont employés à le renoter quand même. Voici leurs notes :
  • Stéphane: 85/100
    Bien typé sherry avec ses notes de fruits mûrs et à l'eau de vie, bien gourmand. Le boisé épicé est également présent, ainsi qu'une pointe végétale qui apporte une certaine fraîcheur. La bouche est assez bien calquée sur le bouquet, mais le côté sec prend le pas sur le sucré. Assez tannique voire astringent, avec une pointe d'acidité agrumique. Je le préfère en digeo un peu comme nous avons l'habitude de déguster certains armagnacs qui arrachent dans mon sud-ouest natal, "façon canard" (avec un petit morceau de sucre trempé dedans). Un petit filet d'eau fraîche n'est pas non plus interdit.
  • Jean Michel: 85/100
    Peut-être le plus beau nez de la soirée. Extrêmement gourmand. Un Sherry acidulé dans la lignée des vieux Longmorn G&M. Les petits fruits rouges (groseilles) se le disputent à l'ananas et à la mangue. Très vineux, hyper concentré, tout cela ne peut annoncer que du grand. Egalement de belles épices douces (muscade, cannelle), et un petit côté sauce Hoi-Sin (sauce aux haricots noirs sucrée). L'alcool me semble toutefois être un peu moins bien maîtrisé que sur les autres flacons. L'attaque est d'abord agréable, sur les fruits jaunes. Puis une chaleur boisée gagne la bouche: la moutarde me monte littéralement au nez. Après dissipation de l'alcool, le fruit revient, joliment fondu avec une liqueur grasse et savoureuse qui tapisse bien le palais. Le bois est plus présent qu'au nez et s'exprime au travers de petits tanins pas tout à fait fondus. Une pointe de sel vient se combiner à des notes de caramel au beurre. La finale est longue, mais malheureusement marquée par l'apparition d'une amertume végétale très prononcée (gentiane).
  • Après la dégustation de divers Cadenhead lors de cette soirée, et d'une autre une quinzaine de mois plus tôt, certains gros traits de caractère pourrait leur être attribués. Ils seraient:

  • - franchise et droiture voire simplicité : les arômes sont en général nets, précis, puissants et constants. Nous n'observons guère d'évolution une fois les premières minutes passées à humer / déguster, ou alors faudrait-il attendre très très longtemps ou / et trouver le parfait dosage d'eau à ajouter pour cela ?...
  • - puissance et fluidité : la plupart sont chauds, réconfortants, voire alcooleux et agressifs de prime abord, beaucoup, notamment les typés sherry, se prendraient plutôt en digestif. Mais étonnamment peu d'entre eux sont lourds et gras, la plupart ont un corps plutôt fluide de densité moyenne.
  • - finales en demi-teintes : étonnamment malgré leur degré et leur puissance élevés, les finales de la plupart ne sont pas aussi "énormes" et riches qu'on pourrait s'y attendre, peu d'entre eux nous ont laissé leur empreinte plusieurs minutes après que les avoir bu. Mais attention ils sont très bons.
  • - nous avons noté une petite note légèrement tourbée viandée fumée dans plusieurs d'entre eux.
  • Voilà, nous clôturons cette dégustation Cadenhead qui a pris deux parties et espérons que cela vous a intéressé. Peut être y reviendrons-nous, je dirai même certainement, tellement l’univers Cadenhead est riche. A bientôt.

    J'espère que cela vous a encore plu.. alors à dans quelques temps.

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