Bonjour à tous. Bien nous revoilà, assez rapidement si je puis
dire, après notre soirée Irish. Mais il ne fallait surtout pas
manquer le thème de ce soir, surtout que notre hôte c'est coupé
en quatre pour pouvoir venir nous voir. Alors de quoi parlons nous.
Comme son nom ne vous l'indique peut être pas, il s'agit d'un "nouveau"
sur la place française. WEMYSS VINTAGE MALTS. Certains ont pu
en lire sur un magasine dédié au whisky et nous avons sauté
le pas. Directement à la source, superbe contact avec Monsieur William
WEMYSS, une rapidité absolue et un autre contact privilégié
avec Monsieur Taberner, son bras droit en France.
Vous me direz, mais qui sont ils ? Peut être connaissez vous Domaine Rimauresq,
faiseur de vin dans le sud est de la France ? C'est eux. En fait il s'agit de
la même "famille" ou du même propriétaire si vous
préférez.
Alors quoi de plus naturel qu'un écossais proposant du whisky Ecossais.
Et quoi de plus naturel que de laisser un véritable talent s'exprimer,
en la personne de Monsieur Charlie McLean pour la recherche de ces fûts
uniques. C'est le principe de la maison avec carte blanche pour la sélection
des fûts qui doivent avoir de grandes qualités pour avoir le droit
de se faire embouteiller. C'est ce que nous vous proposons aujourd'hui; une
découverte des ces whiskies, qui, excusez moi l'expression, partent comme
des petits pains.
Il s'agit de whiskies single cask, comme vous avez pu le comprendre, embouteillé
pour la plupart à 46°, certains le seront en brut de fût, non
filtré à froid et sans ajout de caramel. Ils proviennent de quatre
région très différentes : Speyside, Highlands, Lowland
(très peu), Islay. La particularité de ces nectars, c'est que
le nom de la distillerie ne figure pas sur la bouteille, et bien avisé
celui qui y met un nom, mais les bouteilles sont nommées par leur plus
gros trait de caractère. C'est ce que nous vous proposons de découvrir
lors de cette dégustation. Alors c'est parti.
Comme d'accoutumé, un petit reportage photo les "forces" en
présence mais pour aussi refléter l'ambiance qui a été
chaleureuse mais aussi très studieuse, Monsieur Taberner nous ayant fait
l'honneur de vouloir a tout pris avoir nos ressentis en direct live, avec prises
de notes sur ces derniers.
Oups, il y avait quelqu'un de l'autre club toulousain, promis je n'allais pas
oublier, n'est ce pas Robert.. C'est Monseigneur qui va être content.
;-)
Un peu des forces bouteilles en présence. Cette soirée, c'est
10 expressions qui seront dégustées.. Ne comptez pas il en manque
en effet une sur la photos..
Une partie des séances plaisirs (et j'insiste) avec descriptions de
chaque ressentis de chacun juste après chaque d'expression; et la table
des accompagnements culinaires avant le repas et non de moindre.
J'allais oublier la mascotte, qui grandie à vue d'oeil.
Honneur aussi à notre dame de la soirée, assidue et pointue,
même si elle s'en défend.... et petit effet de style pour présenter
les verres nous accompagnant à chaque dégustation, petit INAO,
avant de passer aux notes des whiskies.. Mais n'oubliez pas le petit reportage
repas après les notes, vous ne serez pas déçus.
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Glace
Fruits, 1994 (12yo), Speyside - 46°
- Antoine: 80/100
Un nez qui débute sur des fruits frais, avec des arômes légèrement fumé voire même peut être viandé ( à moins que ce ne soit des traces vanillés grillées) ; en tout cas le gras de ces arômes. La bouche débute par une légère amertume, avec des arômes d’ananas, de bananes ( en fruits secs).
Elle apporte du sucre, du sel, ainsi que des épices (piment). Prenante, elle donne une finale assez longue et chaude.
- Stéphane: 80/100
Mérite bien ce nom avec ce beau bouquet gourmand, à fond sur les fruits sucrés bien mûrs, presque confits. Sur fond joliment vanillé, il évoque un dessert pâtissier genre tarte aux fruits (plutôt rouges: cerises, mûres...). La bouche est également très bonne, reprenant le fruité gourmand, chaude et presque juteuse, sucrée. Puis elle se fait plus épicée (gingembre ?) et picotante, avec une pointe (vineuse ?) un poil astringente et quelques notes végétales en finale.
L'harmonie initiale se déstructure un peu en bouche au fil des minutes, mais néanmoins un whisky plutôt bon et sympathique.
- Jean Michel: 88/100
Couleur : Or à reflets orangés. Le nez propose un fruit
très concentré, très " juteux ", extrêmement
plaisant. A la fois la même fraîcheur et la même intensité
que dans un Muscat d'Alsace de haute volée. Puis viennent se
superposer, dans une association qui évoque le Glenlivet Nadurra
ou certains Benromach, de douces notes vanillées (nougat glacé,
cassate), accompagnées d'un poil d'angélique confite.
Avec le temps, une touche de jambon fumé et un peu de sel viennent
compléter un panorama décidément très riche
et très appétissant. L'attaque est à l'avenant,
marquée par une grande douceur. Puis la bouche gagne en puissance.
Le fruit y est moins explosif qu'au nez, mais elle est très salivante,
avec une salinité minérale et un léger pétillement
qui évoquent une eau de Vichy. La finale est plaisante, marquée
par une légère amertume qui lui confère un supplément
d'âme et de personnalité. Une belle réussite, vraiment.
- Jean Pierre:???
Nez qui débute sur du chocolat blanc et glace vanille, des dattes, des fruits au sirop (grosse prune rouge), avec une impression de salé. J’y décèle comme une salaison et un peu de légumineux.
La bouche est effervescente (style Perrier (désaltérante)), ainsi que des fruits et du vin blanc sucré.
- Christine:85/100
D’une robe ambrée, il donne un nez doux, sur les fruits confits avec de la fraîcheur et quelque chose d’angélique. La bouche est légère, sur du pain d’épices, avec une pointe d’amertume, du nougat glacé, mais aussi des arômes de cassis, de prunes et un fruité intense en fin de bouche.
L’attaque est douce et vanillée.
- Alan:79/100
Le whisky est sur le fruit confit un peu acidulée et robe paille.
- Christophe:???
Le nez est frais, très peu alcooleux, avec un acidulé de bonbon. La bouche est sucrée sans aucune agressivité.
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Dried
Fruit Basket, 1993 (12yo), Speyside - 46°
- Antoine: 86/100
Un nez qui est très très fruité d’entrée de jeu si j’ose dire, plus sur les fruits séchés d’ailleurs (figues, abricots, bananes), avec une belle sucrosité, une belle rondeur, ainsi que du gras bien perceptible. Il apporte également des épices, une certaine fraîcheur et comme le précédent quelque chose de viandé, mais vraiment peut être est ce du vanillé qui me chamboule un peu. J’y décèle encore un côté acidulé des fruits mais aussi un peu de menthol. La bouche est d’emblée fruitée avec une légère amertume, un aspect végétal (herbes et verdure), accompagnée d’épices légères et un saupoudrage de chocolat.
Chaude et prenante, la finale reste dans ces mêmes tons.
- Stéphane: 85/100
Un bouquet également délicieusement fruité, mais dans un registre complètement différent que celui du Glacé Fruits. Beaucoup d'exotisme et de fruits secs (bananes et ananas séchés, noix de coco, biscuits congolais...). Opulent et gourmand. La bouche reprend ce fruité exotique, en insistant sur des notes coco, vanille, lactées. L'extraction du bois est impressionnante. M'évoque par moments plus un bourbon (mature et raffiné) qu'un Scotch. Epices douces et raffinées (cannelle, muscade, 4 épices...). Une pointe d'agrumes en finale.
Un whisky vraiment délicieux, superbement typé et équilibré.
- Jean Michel: 87/100
Couleur : Or pâle, très trouble. Nez entêtant de
fruits séchés. Abricots secs, bananes, pêches :
tous les ingrédients et l'exubérance d'un pot-pourri sont
réunis. J'adore. Des notes de maïs doux appuient la sensation
de douceur. Puis des notes lactées apparaissent, du lait légèrement
caillé. Ca sent le bébé. Quelque chose de très
frais également ; inhalateur Vicks. Evoque incontestablement
les vieux Glenrothes DT que j'ai pu goûter à ce jour. Mais
diable, cette bouteille n'a que 12 ans ! Il n'y a pas de rupture entre
les premières sensations en bouche et la bouche elle-même,
si bien que je serais tenté de dire que nous sommes en présence
d'un whisky sans attaque. Cette absence de discontinuité est
un peu frustrante. La bouche reste sur le fruit, mais dans un registre
rond, vineux et " sérieux ", là où le
nez aurait pu laisser présager un fruit joyeux et impertinent.
Ce velouté épicé le fait basculer dans le camp
des digestifs. L'ensemble est excellent, mais aurait gagné à
être équilibré par un peu d'acidité.
- Jean Pierre:???
Carambar !! du caramel gourmant, des notes chaudes, puis vient le fruit chargé de sucre et presque confiture (figue). Le nez détient aussi un fumé de cannelle.
La bouche quant à elle, est le clone du nez en plus lacté.
- Christine:86/100
D’une robe dorée et trouble, le whisky amène un nez doux, vanillé sur le bourbon. La bouche est légère, un peu acide avec des fruits séchés ainsi que des épices.
La finale est acidulée, fruitée ainsi que réglissée.
- Alan:83/100
Nez légèrement viandé tournant vers le salin / épicé.
En bouche le boisé fait ressortir la vanille et la noisette, attaque légèrement acidulée et une longueur en bouche de fruit sec (papaye, raisin secs, etc...)
- Christophe:???
Le nez est peu expressif en début de dégustation puis est vanillé.
La bouche est crémeuse, très légèrement boisée avec du cacao en fin de dégustation.
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Apples
and Pears, 1991 (15yo), Speyside - 46°
- Antoine: 84/100
Beau nez expressif fruité, avec des fruits bien murs, des notes acidulées et du sucre. J’y décèle des arômes vanillés sur un lit de bananes cuitent au rhum, ainsi que des arômes grillés, torréfiés, caramélisés. En fait une pomme sortant du four et cuite longuement avec juste un peu de sucre dessus pour la cuisson. La bouche légèrement amère se place pour ma part sur du végétal, des épices avec un fruité acidulé sur des fruits jaunes (prune et poire).
Encore une fois belle longueur.
- Stéphane: 82/100
Le nez m'évoque d'emblée du cidre, du pommeau de Normandie voire du Calva, avec ses franches notes de pommes fermentées sucrées-acides avec une pointe picotante presque pétillante. Me fait aussi penser à certains vins italiens légers et pétillants (Lambrusco...). Surprenant! La bouche n'est pas en reste avec ce même fruité sucré-acide, évoquant tantôt
une compote de pommes, poires et autres fruits du verger, tantôt plus franchement du cidre ou du poiré. Peau de pêche. Un peu loin d'un "whisky standard", très original. A l'aveugle je pense que j'aurais opté pour un Highlander calvados finish.
- Jean Michel: 84/100
Couleur : Or profond à reflets caramel. Le premier nez laisse
présager d'une belle vinosité. Je ne trouve pas l'explosion
de fruit frais à laquelle je m'étais préparé
au vu du nom. Pas de poire, non plus ; en tout cas, pas la poire fraiche
et juteuse propre aux jeunes distillats. Ici, nous naviguons plutôt
dans le territoire de la pomme oxydée, comme un jus de pomme
maison qui commence à virer. De la pomme cuite, qui vient se
superposer à des notes de vieille bibliothèque. Vieux
calva renversé dans la cave. L'attaque est chaude, mais aucunement
brûlante. Une réjouissante opulence en dépit d'un
" petit " 46%. Le fruit et une certaine animalité sont
intimement associés, pour un résultat suave et sans exubérance.
Puis une note fleurie, légèrement savonneuse (violette
?) complète un ensemble plutôt riche et bien fondu..
- Jean Pierre:???
Une farandole de pomme (gala, grany, petite pomme acide), cuite au four mais aussi sur du cidre. La bouche est quant à elle sablonneuse, granuleuse (texture de la poire), avec quelque chose de terreux et sur du shampoing ! (Head & Shoulder).
- Christine:78/100
La robe est dorée et intense avec un nez vanillé et sur du sherry. La bouche est douce, avec de beaux arômes pomme ( au four) et poire, sans oublier des touches de calvados en fin de bouche.
- Alan:82/100
Nez boisé plutôt vers le Cherry avec une robe caramel, des notes épicées, de noix de muscade avec une pointe de viandé et d’acidulé.
L’attaque est légère puis une « lourdeur » boisée (vanille / cacao) et épicée se présente ; puis une finale sur les fruits sec (noix, noisette). Après plusieurs gorgées, il y a des saveurs de pomme / poire faisant penser au poirée ou au calva (pomme / poire).
- Christophe:???
Le nez est sur les poires, avec encore un acidulé - bonbons (pommes???) et un boisé très léger. La bouche est très courte.
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Coconut
Cream, 1990 (16yo), Speyside - 46°
- Antoine: 82/100
Encore ce nez de caramel, de vanillé et de léger viandé ( voire faisandé cette fois) que j’aime bien finalement ; avec des arômes se plaçant sur des fruits jaunes et des épices montantes, pimentées. Pour la première fois j’ai une petite sensation de puissance et d’alcool picotant. Le nez présage toutefois quelque chose de crémeux, avec aussi du sel, de l’iode !, des embruns ainsi qu’un acidulé d’agrumes. La bouche est caramélisée, sucrée, grasse (crémeuse), puis elle devient un peu acide sur un lit de sel, donnant aussi un peu d’astringence. Je retrouve les agrumes du nez mais en plus un peu de feuillage exotique, comme si vous mâchouilliez des tiges d’ananas.
L’alcool se fait aussi toutefois sentir, tout comme au nez.
- Stéphane: 84/100
Le bouquet ne me parle pas trop, surtout vis à vis de son nom, contrairement aux 3 précédents. J'y trouve une certaine fraîcheur et des notes lactées légèrement acides. Par contre j'adhère complètement sur la bouche que je trouve délicieuse.
Chaude, un chouilla plus puissante / alcooleuse que les précédentes, fruité riche et sucré (eau-de-vie ou plutôt liqueur de fruits des bois, figue...) compensé par une légère acidité agrumique (orange, citron), le tout sur fond finement boisé et épicé (gingembre ?).
- Jean Michel: 81/100
Couleur : Vin blanc. Nez : Picote un peu. Sec. D'agréables notes
de pétales de fleurs froissées lui confèrent une
certaine sophistication. Evolue sur un caractère agrumique (citronnelle,
kumquat). Egalement un côté un peu poussiéreux,
accompagné de bonbon Dragibus comme lorsque j'ai trop ajouté
d'eau dans mon whisky et qu'il s'écroule. Une réduction
difficile ? L'attaque est agréable, douce. La bouche, un peu
simple, est fluide et légère, sans esbroufe. De la vanille
vient accompagner un fruit discret, mais bien présent. L'ensemble
manque un peu de personnalité et de complexité, mais dégage
une certaine sérénité. Un whisky paisible, en quelques
sortes.
- Jean Pierre:???
Nez est pour ma part plutôt floral, sur les pétales de rose, mais j’y décèle également un peu d’acide salicylique, des touches d’aspirine. Ensuite se présentent des arômes de pêches acidulées, des arômes presque agrumiques. Il y a quelque chose comme des brindilles qui rappelle la coquille de la noix de coco ainsi que des notes (trop) fugaces de coco.
La bouche se place sur de la noix de coco, mais une amertume se présente en fin de bouche et j’ai un retour sur l’efferalgan du nez.
- Christine:78/100
La robe est jaune pâle. Le nez est vanillé et vert (vétiver), avec des notes d’éther et acidulées, puis s’établissant pleinement dans un registre floral, vétiver, patchouli, agrémenté de lait de noix de coco.
La bouche est vanillée, avec de la citronnelle, de la carambole ainsi que des arômes de café au lait.
- Alan:82/100
Au nez il y a des notes épicées / acidulées, avec de la vanille et de l’éther, ainsi qu’une pointe de carambole, le tout donnant de la fraîcheur. La robe est claire.
En bouche, épices avec une touche boisée légèrement vanille, saveur savonneuse et citronnelle et une bonne longueur plus sur les fleurs exotiques que les fruits.
- Christophe:???
Le nez est vineux en début de dégustation puis passe sur de la pâte à gâteaux (beurre - farine -
amande amère ???)ainsi que sur des notes lactées. La bouche est épicée et grasse.
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Chocolate
Heaven, 1995 (11yo), Speyside - 46°
- Antoine: 82/100
Sucré, fruits acidulés, sensation crémeuse et lactée, avec aussi des épices sont les premières caractéristiques que je perçois au nez. Puis vient une petite sensation d’alcool, avec quelque chose de vineux, de légèrement fumé (herbe fumée), ainsi que des pointes d’agrumes. La bouche est d’emblée sur les épices, l’acidulé du café ou du chocolat à partir de 80% de cacao, mais il y a également la même sensation d’alcool du nez ainsi que ce virage sur de l’herbacé et des agrumes.
Le whisky est toutefois prenant.
- Stéphane: 86/100
Le bouquet qui paraît au départ assez proche du C. Cream, se révèle vite plus riche et intéressant, avec de jolies notes végétales (oseille, tabac...) et une pointe fumée / viandée appétissantes. La bouche me parle tout d'abord d'un délicieux fruité / épicé acidulé, qui m'évoque des bonbons ou chewing gums (ceux en petites dragées carrées croquantes). Pimpante et ludique. Puis au bout de quelques minutes, elle prend une orientation très différente, avec des notes de "vegetables" à la vinaigrette (concombres, cornichons, jalapenos, légumes, salade, jus de rôti froid...) qui le rendent diablement appétissant! Je l'imagine bien, légèrement frais et avec un petit filet d'eau, accompagner un pique nique avec rôti froid, salades et autres jambons / macédoine / mayo.
Excellent, par contre je n'y ai pas vraiment décelé de notes chocolatées, ou alors s'agissait-il de sauce au chocolat aigre-douce ?
- Jean Michel: 77/100
Couleur : Or. Trouble. Nez : D'abord vineux, viandé, terreux.
Presque fumé (viande des grisons). Puis un fruité fermier
fait son apparition (vieux calva).
L'attaque, agréablement fruitée, passe rapidement la main
à une bouche brûlante, dérangeante, marquée
par un boisé trop présent. Terriblement sèche,
elle est dominée par le cacao râpé, très
amer ; comme manger du cacao Van Houten à la petite cuillère,
sans adjonction de sucre. Les tanins sont omniprésents ; comme
machouiller un morceau de Guarana : ça râpe. La finale
n'est que bois et astringence. Exemple d'un whisky qui promettait au
nez, mais qu'une bouche trop raide enfonce.
- Jean Pierre:???
Fève de cacao ? ou serais je influencé ? peut être un chocolat spécial (à l’orange). Puis je décèle un arôme de viande blanche (poulet) et quelque chose de végétal, style salade un peu citronnée ; puis sur la fin un peu de pomme.
La bouche est riche et crémeuse, mais aussi sur du végétal.
- Christine:83/100
D’une robe jaune avec des reflets dorés et ambrés, ce whisky apporte un nez vert et frais, avec des notes de chocolats aux épices, mais aussi de l’iode, des touches de calvados et un peu d’arômes herbacés et terreux.
La bouche donne des notes de cuir, de boisé, de fraîcheur, ainsi que des pointes d’agrumes (ou cerise).
- Alan:82/100
Nez astringent et épicé avec des notes de menthol et d’éther ; une couleur chocolat / caramel.
Légère note boisée (cacao) évoluant vers des notes de fruits exotiques (fruits de la passion).
En bouche, boisé chocolaté avec une note de réglisse.
- Christophe:???
Le nez est épicé avec une légère acidité, un boisé léger ainsi que des notes florales. Les notes
d'épices se retrouvent en bouche.
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Admiral
of the Sea, 1972 (33yo), Campbeltown - 46°
- Antoine: 82/100
Je n’ai pas totalement accroché à cet Amiral pour ma part, même si très intéressant. Je l’ai trouvé sur les embruns, les algues, le sel, mais aussi la saumure avec des arômes de morues salées. En fait une morue en train d’être dessalée. Radicalement salin, iodé, avec une très légère tourbe voir fumée, mais aussi un petit mixe de fruits et végétal. J’y ai décelé aussi des arômes d’assaisonnement chinois assez perturbent (du bon côté). Sur la fin, le nez m’a présenté aussi des arômes de fromages ( moisissures) mais aussi des poussières. La bouche est épicée, avec des fruits, un peu de réglisse, mais aussi végétale.
J’y ai tout particulièrement apprécié son côté chocolat mélangé à un léger fumé.
- Stéphane: 90/100
Le whisky de cette soirée que j'ai préféré, même s'il ne fit pas l'unanimité car il est vrai qu'il est très spécial et assez déroutant (n'est-ce pas Jean-Michel ? qui a longtemps hésité au moment de passer commande ;) Le bouquet s'avère d'emblée délicieusement fruité et frais (coulis de fruits rouges et noirs avec une pointe de menthe), avec des notes végétales originales (ciboulette ? Carvi ?...). Apparaissent aussi des notes lactées salées qui évoquent du fromage bien affiné, genre Comté 18 mois ou plus, ou peut-être plutôt un fromage frais aux herbes. Notes un peu animales et cuirées. La bouche déploie également d'emblée un délicieux fruité (chewing gum fraise et menthe, bonbons acidulés à l'orange). Puis viennent des notes de café (frappé ?) et une pointe tourbée, et également le côté animal cuiré du nez qui déboule par moments au galop. Des épices orientales un peu "passées" (safran, 4 épices, muscade...). Aurions-nous subitement été transportés dans un souk marocain ??... Ca y est, la ligne Campbeltown <-> Marrakech existe! Un whisky qui n'en finit pas de surprendre, son originalité et ses arômes "forts" ont en effet quelque chose de déroutant mais pour ma part j'ai vraiment adhéré à 99,99%. Un Amiral peu orthodoxe, mais Mes Respects quand même!
- Jean Michel: ???
Couleur : Or pâle. Voici un whisky curieux, que j'ai du mal à
noter : Au premier nez, mon système olfactif est saturé
par des arômes que je connais bien pour les apprécier sous
leur forme la plus extrême dans les Vosges : Ca sent le Munster.
Et cette évidence va me perturber au point de m'empêcher
de considérer ce whisky dans son ensemble. Tâchons de faire
avancer le Schmilblick : Ca sent le (bon) Munster. Il y'a donc là
dedans une dualité intéressante (ou une trialité,
devrais-je écrire) entre le sel qui a servi à faire mûrir
le fromage, les notes organiques propres à toute pâte molle
à croûte lavée (quelque chose entre la vieille chaussette
et l'odeur de la marée), et un certain fruité, perceptible
de façon plus précise par la suite. Un Munster sucré
et fruité
Finalement, nous ne sommes pas très loin
du Durian. Tout cela est " élégamment " complété
par quelques volutes de fumée, et de nets accents de cuir fraîchement
tanné. L'attaque est sur un joli fruit, riche, gras, satisfaisant.
Puis les notes fromagères se rappellent à mon souvenir.
Une fois vidé, une forte odeur de sueur persiste dans le verre.
- Jean Pierre:???
Nez qui ce place sur les fruits rouges et noirs, avec des arômes de sirops, de noisette, de cuir et de poivre.
La bouche est acidulée et picotante.
- Christine:83/100
D’une robe jaune dorée, le nez apporte des notes animales (civette), mais aussi de fromages (munster) et de saumure (nuoc man), puis de la vanille.
La bouche est fumée et café, sur un lit de cerises noires, mélangé à de la réglisse et notes marines citronnées.
- Alan:84/100
Nez acide, avec de la fraîcheur mentholé et de l’éther (génépi léger), puis légèrement salin avec une pointe épicée. En bouche, bonbon acidulée toujours avec cette touche épicée (salin) et une finale avec une pointe de réglisse.
Une bonne longueur toujours avec cette dominance saline (iode) qui caractérise ce whisky.
- Christophe:???
Le nez est sur le fromage, le poisson légèrement fumé, les fraises, l’ iode et le sel.
La bouche est sur le bonbon acidulé, les épices, la cannelle accompagné d’un léger sel.
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Smoked
Sausages, 1991 (16yo), Islay - 46°
- Antoine: 81/100
Nez qui débute par une explosion médicinale, avec de l’éther en première toile, de la gentiane, puis de suite après de la tourbe et du sucre, de la terre et de l’iode, du varech. Par la suite il présente de la viande fumée. La bouche est faite de sucre, de gras, avec onctuosité, fruité et vanillé.
Tout aussi terreuse et végétale que le nez, elle présente un peu d’amertume.
- Stéphane: 89/100
Le bouquet possède le classique mais ô combien efficace et que j'adore tourbé / fumé / viandé typique d'Islay. L'analogie avec des saucisses grillées ne me semble pas mauvaise du tout, même si on décèle également un vivifiant air marin et iodé. Plus exactement je dirais que cela me fait penser à un plat que nous mangeons parfois dans mon sud-ouest natal, des huîtres avec des saucisses crépinettes grillées. Pointe médicinale et goudronnée sur fond végétal frais. Quelques discrètes notes fruitées également. La bouche possède un sucré-salé des plus réussis et appétissants, sur fond finement tourbé avec une belle fraîcheur végétale tout du long. Quelques notes de cacao / cappuccino agrémentent la finale plutôt réussie et de bonne longueur.
Un excellent Islay.
- Jean Michel: 86/100
Couleur : Paille. Le nez présente tout de suite toute l'expressivité
des Islay : de la fumée, et une grosse bouffée phénolique
sèche et médicinale. C'est franc et direct, loyal et percutant.
Un nez tout en angles que viennent tout juste adoucir des notes de distillat
de poire. La bouche joue toujours à fond la carte des phénols.
Pas de goudron, pas de Lapsang Souchong, pas de lourdeur vineuse ou
aromatique (certains Islay semblent écrasés par la recherche
du velouté à tout prix). Plutôt une certaine douceur
délicatement fruitée, complétée par quelques
herbes de Provence, mais qui savent rester à leur place. L'ensemble
est sapide et savoureux. La dualité phénolique/fruité
évoque volontiers certains jeunes Ardbeg ou Caol Ila, mais les
15 ans affichés sur l'étiquette viennent brouiller les
pistes
Une fois avalé, le souvenir de la cendre froide
reste longtemps, longtemps en bouche.
- Jean Pierre:???
Nez sur un fumé léger, de la réglisse, du pin ainsi qu’une légère note sucrée qui le radoucit et invite à la dégustation.
La bouche est choc, mais aussi pureté, cristalline et minérale.
- Christine:83/100
De robe jaune pâle, le nez présente de la résine, de la tourbe, du bitume, du pneu mais aussi des notes florales ainsi que de pins.
La bouche est sucrée fumée (tabac froid), avec de la réglisse et de la sauce barbecue. Les notes sucrées son toutefois dérangeantes par leurs excès (reste en bouche comme de l’aspartame).
- Alan:85/100
Un islay avec nez fumée, présentant une note épicée et d’épineux (pins, résine, bitume). La bouche est fumée avec des touches médicinales (réglisse et résineux). Finale avec une pointe de BBQ (sucré, viandé).
Joue sur les contrastes sucré / salé avec une pointe de fumée.
- Christophe:???
Le nez est fait d’éther, de fumé, en fait médicinal. La bouche n’est pas agressive, apportant du sel et de la réglisse (sucrée).
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Smoked
Ham, 1993 (12yo), Islay - 46°
- Antoine: 84/100
Le nez est tenu, tourbé, sucré, gras et viandé comme du jambon ou bacon cuit et fumé. Belle typicité qui incite à la prendre en bouche. Là on y découvre le sucre, de la réglisse, de la tourbe, tout cela onctueusement. Elle dévoile aussi des fruits macérés et un beau gras.
Elle est toutefois un peu alcooleuse.
- Stéphane: 88/100
Lui aussi possède un bouquet excellemment tourbé/fumé avec un registre viandé différent du précédent, peut-être plus "viande rouge au BBQ avec des fines herbes". Très appétissant, peut-être aussi un peu plus fruité et floral que le Sausages (fruits rouges ou / et exotiques, léger vineux ?). La bouche exprime un délicieux tourbé fruité, mi-sucré mi-épicé et salin. Avec une pointe de grillé / torréfié. Lui aussi un très bel équilibre, bien typé Islay et une longue finale. J'adore ces deux "Smoked ones" que j'ai du mal à départager. Nous nous posions au bout du 3ème / 4ème whisky dégusté la question de savoir si la "trame Mac Lean" raffinée / soyeuse / féminine que nous avions entrevue allait également s'appliquer aux Islays du lot, et la réponse est OUI.
De la puissance aromatique typique dans un gant de velours.
- Jean Michel: 88/100
Couleur : Très pâle. Paille. Au nez, l'effet Islay est
bien là avec ses effluves de couloir d'hôpital et de cendres
de cheminée. Mais cela est fait avec une grande délicatesse
: passe pour un frêle Adonis à côté de son
grand frère, le " Smoked Sausages ". Les phénols
sont frais et légers, presque friands ( !), et superbement épaulés
par de très jolies notes fruitées et une touche lactée
(crème glacée à la fraise en train de fondre, banane
écrasée au jus d'orange). La bouche se montre elle aussi
très élégante, toute en finesse. Elle est marquée
par une forte dichotomie : D'abord dominée par le fruit, elle
décolle ensuite sur une vague fumée et médicinale
parfaitement maitrisée. C'est le deuxième effet "
Smoked Ham ". La finale est longue et satisfaisante, sur la cendre.
Voici l'un des rares whiskies des îles que je prendrais plus volontiers
dans un verre rafraichi, avant le repas, plutôt qu'en digestif.
- Jean Pierre:???
Nez qui présente beaucoup de fruits, bien porté par le fumé, tel des pruneaux bardés de lard, des bananes au jambon avec béchamel et moutarde. Il y a une forte concentration de fruits, de purée de banane, même de persil frisé.
La bouche est gourmande, sur un repas sucré mais fumé.
- Christine:78/100
La robe est d’un jaune très pâle. Le nez est fumé (tourbé) et la bouche est sucrée, avec de la viande fumée, un beau fruité et de la tourbe.
- Alan:84.5/100
Nez fumée, légèrement tourbé avec une pointe de réglisse / résine (pin). En bouche, cochon fumée (légèrement bitumeux) avec ce contraste sucré / salé et une longueur de la finale agréable.
- Christophe:???
Herbacé, médicinal, alcooleux, tourbé et réglisse.
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Creamy
Charlie, Islay - 46°
- Antoine: ???
Tout comme Jean Michel, je m'abstiendrai de juger ce whisky, passé juste après le dessert délicieux et très sucré.
Le ou plutôt les palais ne sont pas en bonnes conditions.
- Stéphane: 75/100
Je n'ai pas vraiment accroché sur cet embouteillage ci, un peu passe partout et "neutre" sans vraiment de typicité/expressivité qui m'emballe.
- Jean Michel: ???
Couleur : Vin blanc très pâle. Le nez est très organique.
Purin. Cour de ferme. Saint-Nectaire. L'attaque, légèrement
fruitée, enchaîne sur une bouche très sèche.
Une sécheresse sans concession, marquée par une grosse
amertume. Comme manger la moelle d'un pamplemousse. Puis la bouche se
fait piquante, presque brûlante. Vraiment pas sexy pour deux sous.
Un whisky qui mériterait d'être gouté à nouveau
dans de meilleures conditions : Passer derrière le très
sucré et glacé " bras de Venus " (glace à
la fraise sur une base de biscuit et couvert de crème) a du exacerber
l'amertume et la sensation alcooleuse de ce malt. Pour cette raison,
je m'abstiendrai d'attribuer une note.
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Almond
Tree, 1970 (36yo), Campbeltown - 46.1° (Brut de Fût)
- Stéphane: 80/100
La moindre des choses qu'on puisse dire c'est qu'il mérite à 100% son nom! Les notes d'amandes sont omniprésentes durant tout le long, que ce soit au nez ou en bouche. Douces amères, tantôt sur des tonalités un peu "vertes", tantôt de manière plus riche voire pâtissières un peu façon frangipane. M'évoque certains vieux Ben Nevis, ce style me surprend d'ailleurs assez sachant son origine Campbeltownienne. Plutôt bon et équilibré, mais le manque de richesse et de complexité surtout à un tel âge m'est apparue assez décevant.
Surtout après un Amiral aussi exubérant et effronté.
- Jean Michel: 83/100
Couleur : Ambre profond. Le nez est très fortement marqué
par du lait d'amande douce. Lait concentré. Confiture de lait.
Puis arrivent des fruits jaunes. Et on revient sur de la crème
d'amandes au sucre. Et on navigue entre ces deux tendances, dans un
élégant mouvement perpétuel. L'attaque est chaude.
Dans un premier temps, la bouche se montre moyennement expressive. Maltée,
sur la céréale, elle évolue ensuite sur un fruit
assez riche et présente une fluidité très agréable.
La finale, très nette, est sur le fruit sec. Un whisky de "
gentlemen " ?
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J'espère que ces notes vous éclaireront et maintenant, choses
promises, choses dues, voici ce qui c'est passé ensuite.. la tablée
est prête, notre invité nous fait en plus la joie de venir avec
deux vins du domaine, un rosée et un rouge, sur les fruits et les fleurs,
accompagnant à merveille les différents plats.
Et un petit tour au cuisine, avec la préparation de l'entrée...
............ et un peu plus près, c'est quoi ?
Oui, quenelle aux écrevisses... un délice......
Ensuite une sorte de mariage entre un coucous et un tajine à l'agneau,
une recette Lyonnaise.. ah mais je vous ai jamais dit que nos cuisiniers sont
Lyonnais !!?
Et le dessert, ouaouh .. et je ne suis pas dessert.. Fraises écrasées
sur tarte sablée, le tout recouvert d'un coulis de chocolat blanc et
ces copeaux, glacé.. j'en salive encore.
La soirée est finie, tardivement cette fois ci sans oublier le dernier
mot pour nous avoir fait voyager grandement:
Notre avis sur cette gamme, est qu'elle est très réussie. La trame de fond (qui
semble être la ligne de conduite suivie par Charlie Mc Lean dans le choix
des fûts) nous a paru être basée sur un très bel équilibre (aucun de ces whiskies
n'était agressif), sans pour cela sacrifier à l'expressivité (au contraire chaque
whisky faisait preuve d'une originalité bien marquée par ses propres arômes
et les "petits noms" les qualifiant étaient vraiment propices la plupart du
temps). Une grande homogénéité, avec peu de décalages entre le bouquet et la
bouche, laissant une sensation raffinée et soyeuse évoquant une séduisante féminité,
capable selon nous aussi bien de servir de tremplin aux néophytes du single
malt en les incitant à s'y intéresser de plus près par leur délicatesse et leur
expressivité, que de ravir les amateurs plus "avancés" en la matière.
Nous espèrons qu'une nouvelle gamme non réduite verra bientôt le jour, quitte à ce qu'elle soit cette fois un peu plus virile / masculine / explosive ; notre seul regret ayant été de ne pouvoir qu'imaginer ce que ces whiskies auraient donné non réduits, car nul doute que certains auraient été des tueries! Mais de temps en temps, se laisser séduire par des whiskies délicieusement raffinés et équilibrés, cela a également du bon.
Un immense MERCI! à Charlie Mc Lean pour ses choix bien évidemment, mais
aussi à M. William Wemyss et à M. Taberner qui ont immédiatement
accepté avec intérêt et gentillesse de venir présenter cette gamme de whiskies
à notre petit club des Passionnés du Malt. Ainsi que certains vins excellents
du domaine Rimauresq qui s'accordaient très bien avec le repas concocté par
nos hôtes. Sans oublier l'ami Robert que se reconnaîtra et qui évoquera, je
pense lui aussi sur son site ou / et le forum de Jean-Marie Putz, ses impressions
sur cette gamme.
J'espère que cela vous a plu et je ne peux vous dire que, à la prochaine. Bien à vous.