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Les Passionnés du Malt |
L'abus d'alcool est dangereux
pour la santé
Respectez les règles de la dégustation :
GOUTER et RECRACHER
Petit Blind de Janvier 2009
Voici avec beaucoup de retard le premier des 3 blinds de ces premiers 6 mois de n'année 2009.
Ce premier est dévolu à Single Malt Of Scotland. Embouteillage privé d'un "caviste" bien connu en Grande Bretagne, ayant pignon sur rue sur le net si j'ose dire et que tous les initiés doivent reconnaitre.
Comme à l'accoutumé, nous avons déguté ces échantillons en aveugle, le maître de cérémonie étant Jean Michel pour cette fois.
Springbank 15yo 11.12.1992-20.10.2008 SMoS - Cask 162 Hogshead - 46% - 309 btls : 83/100
Jean Michel : 86/100
Nez : D'abord très aromatique. Des levures. Yoghourt à l'ananas.
Soupe de fraise au Champagne. Fraîcheur citronnée à la Bladnoch.
Floralité à la Bowmore des années 80 (violette...), mais
avec de la retenue. Légéreté d'une eau de cologne agrumique.
Légérement pétillant ? Puis devient assez rustique, fermier
comme un vieux Clynelish, avec une pointe de sel, et les notes organiques qui
vont avec : odeurs de vieille grange, paille moisie, grenier empoussiéré,
vieilles planches, crottes de poule. S'adoucit sur un peu de caramel léger.
Quelle étrange dualité...
Attaque fraîche et plaisante, avec un côté sucre glace et
végétal (angélique confite, eau de fleur d'oranger) très
"Lowland". Puis l'alcool se développe, et, comme au nez, le
profil se transforme. La bouche se fait poivrée, et très épicée,
entre le Paprika et un curry indien, avant d'évoluer sur de franches
notes fumées et tourbées qui signent une finale sèche,
savoureuse, marquée par la persistance d'une légère amertume
végétale. Très original, incontestablement.
Antoine : 80/100
Nez qui débute sur des fleurs sucrées, avec des relents herbacés,
de champ, de lowland. De la rose, de la violette au sucre, du roseau. Il n'y
a pas de sensation d'alcool. J'y décèle encore des arômes
de vins blancs demi-sec, légèrement sur le pinot également,
puis des odeurs de cigares froids. Il est résolument floral, un vrai
pot pourri, avec encore de l'orchidée, de la fougère accompagnée
de quelques chose amer au nez ( sensation). La bouche sans sucre, pas de sensation
d'alcool, très herbacée, florale, mais plus accentuée sur
l'herbe, la fougère. Il y a une amertume tenue mais présente.
Il y a de l'alcool avec un bel équilibre. Puis, plus d'amertume qui se
prononce fortement (trop). Des champs, de l'herbe, de la fougère bis.
La finale est herbacée, mais trop à mon goût, assez longue
toutefois, sur de l'amertume.
Benrinnes 17yo 09.09.1991-01.10.2008 SMoS - Cask 705 Hogshead - 55.8% - 210 btls : 80/100
Jean Michel : 79/100
Nez : Belles notes fruitées et patissières (façon Glenlivet
Bourbon). Savarin à l'orange. Berlingots. Le boisé s'exprime au
travers de la vanille et de quelques épices douces. Un poil d'éther,
mais l'équilibre reste remarquable. Pas un monstre de complexité,
mais très agréable et gourmand.
L'attaque est plutôt douce, mais la bouche se raidit assez vite. Devient
puissante, presque brûlante. On retrouve les mêmes arômes
pâtissiers et fruités, mais atténués par l'alcool.
La finale est sèche, âpre. Trop puissant pour l'apéro, pas
assez complexe pour le digeo... ce malt aurait sans doute gagné à
être réduit. Avec quelques gouttes d'eau, c'est un goûter
gourmand. Mais dans le genre gourmand, on a beaucoup de choses au moins aussi
bonnes pas loin de chez nous et moins coûteuses (Dailuaine JB, Miltonduff
DT Battlehill...). Et en CS, je préfère le Glenlivet Nadurra ou
le Glenmorrangie Astar, même s'ils sont plus impersonnels.
Antoine : 81.5/100
Nez sucré, rond, gras et assez onctueux, oscillant entre fleurs et fruits. Peut être plus de fleurs mais sur un lit d'arômes fruités. Un bouquet posé à côté d'une salade de fruit. Il y a aussi des fleurs réglissées et une belle fraîcheur. Ensuite quelque chose de macéré apparaît, voire même viandé très légèrement. Une sorte de fin de cuisson, du poêle dégraissé avec un jus de fruit, acidulé. L'alcool est maîtrisé. J'y trouve en plus des arômes mentholés et de réglisse à la violette. Puis du parfum de femme sur une base de fleurs, clôturé par des épices légères (condiment). La bouche est grasse, sur la macération, picotante, épicée très forte et un alcool présent mais maîtrisé tout de même. Le fruit est donc macéré (presque trop) dans de l'eau de vie (cerise !). Une certaine amertume prenant de plus en plus de place (dommage). Il devient un mélange de fruits et fleurs alcoolisés mais astringent de plus en plus également. La finale est astringente, épicée, florale et fruité (acidulé).
Linlithgow 26yo 06.10.1982-07.10.2008 SMoS - Cask 1622 Butt - 63.7% - 601 btls : 82/100
Jean Michel : 83/100
Nez : Très patissier. Malté. Céréalier. Porridge
à la banane. Génoise. Glaçage citron. Beurre fondu. Pâte
sablée. Shortbreads au citron. On sent la puissance, l'alcool est présent,
mais les arômes passent devant. Puis l'influence du bois se fait sentir
au travers d'une note vanillée, accompagnée de noix de muscade.
Bouteille Haribo au goût cola. Chausson pomme-canelle du Mac Donald.
Attaque sur des notes douces et sucrées. Puis la bouche s'échauffe,
l'alcool s'exprime. Il ne faut vraiment en prendre qu'une goutte à la
fois, et laisser la bête se diluer avec la salive, sans quoi, on s'y brûle
la langue et le gosier ! Si l'on s'y prend ainsi, les arômes se développent
sur une belle acidité, complétée d'une délicate
amertume (citron/pamplemousse/pamplemousse rose). L'ensemble vient emballer
la langue et les papilles de façon plutôt agréable. Puis
une touche de réglisse et quelque chose de doux et végétal,
comme une infusion de mélisse, précèdent une finale de
bonne tenue. Semble étonnamment juvénile pour ses 26 ans.
Antoine : 81/100
Nez sur de l'alcool aux fruits, du sucre, du menthol, de la fraîcheur.
Il y a donc présence d'alcool mais il tend à s'amenuiser avec le temps. Il oscille
entre fruits confits ; fruits cuits et fleurs. Un coup j'aime, un coup je m'interroge
!. Quelque chose d'essence de fleurs, parfum de femme sucré. Puis à nouveau
ce picotant d'alcool, toutefois tenu. Des épices (cumin, camoun). La bouche
est sucrée et alcooleuse avec une certaine sècheresse. Elle se plante sur les
fleurs, voire l'herbacé avec un peu d'amertume. L'alcool ensuite se tient et
s'équilibre. Attaque sur la langue picotante, avec des épices (condiments, piment).
Elle reste trop herbacée pour moi et l'amertume se prononce (amande amère).
La finale douce amère, continue l'amande amère que je n'affectionne pas trop.
Clynelish 34yo - 13.12.1972-14.03.2007 - 50.5% SMoS - Hogshead - Cask 20156+24651 - 409 btls : 87.5/100
Jean Michel : 89/100
Nez : Démarre sur un cocktail de jus de fruits multi-vitaminés.
Citrique, pastilles de vitamines C, pomme verte (Granny Smith), gingembre frais,
fruit de la passion. Quelques notes de solvant. Pièce fraîchement
repeinte. Jolie vinosité (Madère ?), résineux, vanillé
(gâteau de riz). Belle fraîcheur. Nectar de fleur. Belle rusticité
végétale : Cerfeuil tubéreux, chataîgne, coeur d'artichaut.
Des légumes rustiques. Très bel équilibre entre la rusticité,
le fruité, et la vinosité. Aucune sensation alcooleuse.
L'attaque est douce. Puis la bouche s'échauffe avec délicatesse.
Les notes agrumiques sont les premières à s'exprimer. Bonbon au
citron. Joli développement sur la racine de réglisse et sur l'anis.
Pas mal de sel. La première gorgée est un peu sèche, presque
raide. Les suivantes sont plus grasses, plus sapides, et plus gourmandes, bien
plus satisfaisantes. L'alcool est magnifiquement maîtrisé.
Les arômes gourmands tombent assez vite, et la longueur de la finale est
toute en végétalité un peu rêche, sur le fil du rasoir.
Un Clynelish rustique.
Antoine : 86.5/100
Nez sucré, cuit, caramélisé et fruité. J'y décèle par la suite un peu d'herbacé.. La marque de l'embouteilleur ou quoi ??. Un équilibre alcooleux bien maîtrisé. Le fruité se place sur un les fruits acidulés, les berlingots. Il y a aussi des épices (condiments), un peu de céréale, du mentholé, de la fraîcheur. La bouche est sucrée, acidulée, avec des épices (poivre, piment) sur un lit de fruits tenus et toujours ce voile herbacé. Alcool tenu, bel équilibre. Une certaine chaleur montante et un peu d'amertume tout de même. La finale est douce amère encore, un peu mieux que le précédent et relativement longue.
Bowmore 23yo 27.09.1985-01.10.2008 SMoS - Cask 34127 Hogshead - 60.1% - 266 btls : 81.5/100 !!!!
Jean Michel : 73/100
Nez : D'abord une élégante fumée sur un fond délicatement
citronné. Puis évolue sur les levures, la bière éventée.
Egalement de la cendre, et quelque chose de gras et métallique (lubrifiant
industriel). Puis des notes de bonbons à la violette surgissent, façon
Bowmore des années 80. Se fait de plus en plus parfumé et floral
(trop ?). Ca me fait peur pour la bouche. Aucune sensation alcooleuse. Une pointe
de caramel essaie d'équilibrer cette floralité, et traduit une
certaine vinosité.
L'attaque est d'abord douce. Puis la bouche se fait acide et pétillante.
Kas limon. Grande sapidité, mais les arômes sont très étranges
et franchement pas très agréables. A la fois très envahissant
et très étrange. On navigue quelque part entre un shampooing salé
à la lavande, et de la réglisse hollandaise à la violette.
L'alcool se manifeste, mais reste très bien intégré.
Finale longue et salée, savonneuse. Vous avez déjà mis
votre doigt dans la bouche après avoir fait la lessive ? Vraiment pas
mon truc.
Antoine : 90/100
Nez tourbé et rond, fruité avec plein de caramel, des fruits cuits (jaune, confituré, vanillé), de tarte tatin sur de la fumée maîtrisée à souhait. L'alcool est également maîtrisé même s'il est très présent avec un superbe équilibre. Un melting pot d'arômes, onctueux, suaves, gras, quasi envoûtant. J'aime beaucoup. Glace et nougat. La bouche est dans la même ligné avec une tourbe plus présente et un bel équilibre alcoolisé, avec une superbe claque que j'affectionne particulièrement. Il y a des épices, des herbes aromatiques en plus, un voile d'amertume ne dérangeant nullement. On retrouve le gras, la vanille, le sucre, les fruits jaunes, Beau parallèle. L'amertume se place ensuite plus sur la finale, longue, tourbée et un peu sèche.
Caol Ila 17yo 11.01.1991-22.04.2008 SMoS - Cask 961 Hogshead - 57.9% - 302 btls : 88.5/100
Jean Michel : 90/100
Nez : De la fraîcheur et de l'impertinence. Poivre fraîchement moulu,
fumée et agrumes (citron). Notes fermières d'oxydation (écorces
d'orange en train de moisir, cidre espagnol, pommes fermentées). Juste
ce qu'il faut d'animalité (un peu de suif et de laine mouillée).
Bouquet de jasmin. Gazon anglais. Formidable équilibre des arômes
et exceptionelle maîtrise de l'alcool. Un nez vraiment délicieux.
Attaque d'une grande douceur, sur la vanille et la coco rapée. La bouche
évolue sur une belle floralité, toute en retenue (bouquet de rose).
Puis elle se fait plus grasse, savoureuse et très satisfaisante. La fumée
revient à mesure que l'alcool se libère, et s'enrichit de notes
réglissées, ainsi que d'un bon paquet d'épices (sel et
poivre). Devient franchement maritime. Canot en bois au soleil, après
la pêche. La bouche est plus chaude que le nez, mais on reste largement
dans les clous. Finale longue, savoureuse, extrêmement salée. Toute
l'élégance et la sophistication des Caol Ila que j'aime.
Antoine : 87.5/100
Nez vanillé, tourbé, rond, en fait on dirait quasi le même que le précédent, mais peut être en moins expressif, avec plus d'herbes aromatiques en fait ainsi qu'un sucre moins prononcé. Le fruit est jaune et cuit, confituré aussi. Un peu de fumé avec la tourbe, un peu picotant du à l'alcool, mais quand même une belle maîtrise. J'aime un peu moins, ce qui n'enlève pas sa qualité. Il est aussi plus herbacé. En le laissant se reposer, il devient plus onctueux et rond. La bouche est sur une tourbe très présente avec de la réglisse, sucré, herbacée, avec des épices et des herbes aromatiques à souhait. Belle continuité mais moins suave que le précédent. Je trouve la bouche meilleure que le nez en fait. Alcool maîtrisé, plus onctueux également avec un peu de repos dans le verre. Gras mais sec en fin de bouche. La finale n'est pas trop amère alors qu'on l'attendait plus, mais ce n'est que mieux pour moi. Longue, sucre et herbes.
Caperonich 10yo Heavily Peated 04.05.1998-01.10.2008 SMoS - Cask 1277 Barrel - 58.5% - 251 btls : 86/100
Jean Michel : 85/100
Nez : Frais, fumé, citronné. Très Caol Ila IB. Ne pas trop
s'approcher : ça pétille un peu. Belle floralité. Bouton
de rose. Du foin humide. Quelques herbes à grillades (origan, thym),
mais rien d'entêtant. Puis en arrière plan arrive de la réglisse
salée, presque ammoniaquée (Hollander drops), accompagnée
d'une note faisandée. Un peu de bonbon au café.
L'attaque est aimable, étonamment douce, avant que l'alcool ne s'exprime,
mais avec grâce. La bouche est moins enthousiasmante que celle du Caol
Ila 17yo (moins grasse et moins complexe), mais on y trouve le même équilibre
remarquable (58.5% !). Un peu de parfum (lavande), mais mieux dosé que
dans le Bowmore. Puis la fumée se développe, jusqu'à la
finale, très salée et longue.
Antoine : 87/100
aromatiques (thym, romarin), un peu de sucre, des herbes de Provence, un peu de lavande et de bruyère. Résolument sur les herbes et le " fumé ". Je n'affectionne pas trop ce style radical. Il y a toutefois quelques fruits jaunes légers, mais il faut chercher. (barba papa). La bouche est sucrée, réglisse sucrée, très onctueuse, une belle surprise. Des herbes aromatiques les mêmes qu'au nez, de la violette au sucre, des épices (poivre, piment), du gras, de légers fruits jaunes. J'y décèle encore un peu de malt grillé avec des eaux de vies de prunes jaunes et bien sur la tourbe terreuse, voire herbacée. La finale est dans les mêmes tons et continuité de la bouche.